La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
Un Anti-Chasse au tribunal.
- Julien Barraquand
- avril 20, 2017
Les enquêteurs n’en ont pas cru leurs yeux : des images vidéos montrent un «notable» tarbais dégradant des installations de chasse, à Lansac. Confondue, placée en garde à vue, cette personne sera devant les juges du TGI de Tarbes au mois de juin.
«Un matin, un docteur, a failli tuer un chasseur/C’était un docteur qui avait un outil.»
Si l’affaire prête à pousser la chansonnette et à sourire, c’est parce qu’il n’y a pas eu de victime. Par miracle. «Quand on a vu les images d’un gamin de 10 ou 12 ans posant son vélo puis manquant de tomber en essayant de grimper, là, on s’est décidés à porter plainte.» En cas d’accident, la responsabilité de La Diane de l’Arrêt-Darré aurait été engagée. Le siège de l’association est à Lespouey ; c’est donc vers les gendarmes de Tournay que se tournent les chasseurs.
«En fait, ça durait depuis fin août, l’an dernier», se remémorent des nemrods de Lansac. Devant eux, en lisière de la forêt communale, se dresse l’un des objets du délit : une plate-forme surélevée d’environ 2 m, conçue pour la chasse au grand gibier. «La tour», comme on la désigne par ici, est constituée de pièces de bois assemblées à l’aide de tire-fonds.
«Le premier coup, il manquait deux des quatre barreaux d’échelle. On les refait : deux ont à nouveau disparu. Alors là, on s’est dit que cela dépassait la malveillance, qu’il devait y avoir beaucoup d’animosité derrière.»
Plancher enduit de graisse
D’autant plus qu’au fil des semaines, les faits s’aggravent.
«Plusieurs fois, nous nous sommes aperçus que des boulons manquaient aux tire-fonds des barreaux et même à ceux qui maintiennent la plate-forme. Si nous n’avions pas pris l’habitude d’inspecter les tours, l’un d’entre nous aurait pu passer au travers et, au minimum, se blesser.» Inquiets, les chasseurs décident de se muer en traqueurs de personne malfaisante. Ils conviennent d’une date, «un dimanche matin», et se postent dans les bois alentour. «Manque de chance, il y avait du brouillard. Tout le monde a entendu une voiture arriver et repartir un moment après, mais aucun d’entre nous n’a été en mesure de bien identifier la personne.» À moins que nul n’ait osé dire qui il avait surpris, ce week-end de fin décembre 2016… Bredouilles, les chasseurs étaient disposés à monter un nouvel affût quand ils ont découvert que cette fois, c’étaient «carrément les traverses qui avaient été démontées». Alors, comme les militaires de Tournay, déjà sensibilisés au sujet, leur avaient suggéré de rassembler des preuves, voilà que les chasseurs jouent aux frères Larrieu qui tournent «Feindre ou défaire la tour».
Une première caméra est cachée dans le lierre grimpant à un arbre, en retrait de l’édifice. «Ça a bien fonctionné mais on ne voyait la personne que de dos.» Quelques jours plus tard, une main «anonyme» apposait un écriteau sur la salle des fêtes où les chasseurs ont coutume de se rassembler : «Souriez, vous êtes filmé». Et surtout, courant janvier, «le plancher a été enduit de graisse agricole et d’une épaisse couche de savon pâteux». C’en est trop : une autre caméra est installée, mieux placée et mieux dissimulée.
Et cette fois, c’est la stupeur. «Sur les images qui ont été saisies par la gendarmerie, on distingue nettement cette personne s’activant sur la tour avec une clef de 13… Une personne bien connue, qui exerce des responsabilités à Tarbes.» Cette personne, qui a consacré son existence aux soins d’autrui et surtout des plus faibles d’entre nous, aurait reconnu les faits devant les gendarmes de Rabastens-de-Bigorre. Pour ces dégradations volontaires de bien d’autrui, elle comparaîtra en juin prochain, devant le tribunal correctionnel de Tarbes.
Était-elle connue des chasseurs ? «Vous savez, à Lansac, il y a pas mal de gens qui ne font qu’y dormir.» L’affaire pénale pourrait bien masquer un sujet tout sociologique, celui-là : les relations avec les néoruraux installés à la campagne.
Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public.
Invitée à s’exprimer sur le contexte dans lequel ces faits se sont déroulés, la personne n’a pas donné suite.
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