La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
Dans le Haut-Rhin les chasseurs s’opposent à la prolongation de la chasse.
- Denis Plat
- février 12, 2021
Un rassemblement de chasseurs a eu lieu aujourd’hui devant la préfecture du Haut-Rhin à Colmar. Ces chasseurs entendaient ainsi protester contre la décision de la préfecture de prolonger la chasse aux cerfs et daims jusqu’au 28 février.
Pourquoi cette décision préfectorale ?
La préfecture estime que que les quotas ne sont pas respectés, avec « au 22 janvier seuls 69 % de cerfs et 80,5 % de daims sur le minimum départemental fixé [qui] ont été prélevés dans le Haut-Rhin ». Des chiffres que les chasseurs contestent. Selon eux, la préfecture ne prend pas en compte les derniers constats de tir, reçus jusqu’au début du mois de février.« On est à 96% pour les daims et 82% au niveau des cerfs ». Gilles Kaszuk, président de la fédération des chasseurs haut-rhinois, se montre formel :« Je m’oppose à l’arrêté car la fermeture légale est fixée au 1er février. On n’a pas à poursuivre la chasse sous prétexte de quotas, c’est illégal. Prélever, oui, massacrer, non ! ».
De surcroit, la préfecture avance un autre argument : « « la prolifération de ces animaux est devenue nuisible pour l’équilibre écologique forestier car les cervidés broutent les jeunes pousses des arbres empêchant la régénération des forêts. La régulation de ces populations animales est donc une nécessité pour l’équilibre de nos forêts et des récoltes agricoles. » Des constatations partagées par l’ONF, qui explique que sur 100.000 hectares de forêt publique, « les deux tiers souffrent du déséquilibre lié à un trop grand effectif d’animaux ».
Et voilà donc le véritable fond du problème. La question des quotas n’est qu’un faux semblant ; c’est l’ONF qui est derrière cet arrêté est qui entend ainsi faire chuter drastiquement les populations de cervidés dans les forêts de l’État. Certains parlent de gestion désastreuse des forêts par l’ONF. Bien entendu, ce n’est pas le cas partout mais cet organisme serait-il tenté de camoufler certaines erreurs en accusant les cervidés ? Cervidés dont la présence permet à l’ONF de louer à prix d’or des lots de chasse. Nous rappelons ici l’excellent article écrit à ce sujet par des chasseurs haut-rhinois. https://jaimelachasse.fr/actualite-chasse/scandale-en-alsace-lonf-veut-la-disparition-du-cerf-et-du-daim/
Des chasseurs soutenus par des associations environnementales.
Certaines associations environnementales honnêtes et intelligentes (si, cela existe) soutiennent les chasseurs dans cette démarche. « Si la chasse est respectueuse des animaux, ce n’est pas un problème. Il faut laisser les chasseurs réguler », déclare Hubert Ott, président de Rouffach Incitation Nature. « Nous considérons que l’intérêt général n’est pas d’abattre en masse des cerfs et des daims parce que les forêts vont mal ».
La préfecture et l’ONF ont au moins atteint un objectif inespéré, faire en sorte que chasseurs et environnementalistes se parlent et tombent d’accord.
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