La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
La grippe aviaire à nos portes. Point de situation.
- Grégoire Porte Rédaction et Communication
- novembre 6, 2020
Identifiée pour la première fois en Italie en 1878, l’influenza aviaire, virus hautement pathogène, se caractérise par l’apparition brutale d’une maladie, une contagion rapide et un taux de mortalité qui, dans le secteur de l’élevage peut avoisiner les 100% en 48h. En France, durant le mois d’octobre, des mesures ont été prises suite à la découverte de deux cas d’influenza aviaire hautement pathogène (H5N8) aux Pays-Bas.
Grippe aviaire, explication.
La grippe aviaire est provoquée par des souches A du virus grippal. Cette maladie infectieuse affecte les oiseaux. L’infection peut causer toutes sortes de symptômes, depuis une maladie bénigne, passant inaperçue, jusqu’à une maladie extrêmement létale, provoquant de graves épidémies. La grippe aviaire de manière générale ne touche pas l’homme, cependant, des souches hautement pathogènes peuvent provoquer chez l’humain une grave détresse respiratoire. Dans le contexte actuel, les organisations sanitaires craignent une mutation du virus, ce qui faciliterait la transmission interhumaine et présenterait un risque de pandémie de grippe.
Transmission et hôtes principaux
Il est important de rappeler que les oiseaux sauvages, notamment les espèces migratrices, constituent un important réservoir des virus influenza A. Chez les oiseaux aquatiques migrateurs, que le chasseur a pour habitude de fréquenter lorsqu’il pratique la chasse du gibier d’eau, les canards, oies, sarcelles sont des espèces susceptible de contracter le virus ou de le transmettre.
Le virus se multiplie dans les cellules de l’intestin, causant chez l’hôte une infection asymptomatique. Il peut y avoir une « élimination » du virus par le biais des matières fécales contaminant ainsi les différents points d’eau rencontrés au cours des migrations par les individus porteurs. Dans des conditions de salinité et de pH optimales, ces virus peuvent demeurer infectieux au-delà de 200 jours dans une eau à 17 °C. Ainsi, l’hypothèse actuelle veut que les oiseaux sauvages s’infectent par voie orale à partir de ces eaux contaminées, multipliant les virus dans leur tractus intestinal et les excrétant par voie fécale, ce qui contribue à contaminer leur environnement et entretenir le cycle de l’infection. Les plumes et les poussières souillées ou contaminées par les fientes constituent elles aussi une source potentielle de virus.
Les mesures prises en France
Comme expliqué précédemment, deux cas d’influenza aviaire H5N8 découverts à la frontière avec les Pays-Bas ont contraint à renforcer les mesures de prévention en France. Le ministre, Julien Denormandie appelle « à la vigilance les acteurs du monde de la chasse et de l’ensemble des détenteurs de volailles ».
En effet, la France, est un pays où les couloirs migratoires sont importants, c’est d’ailleurs ce qui fait une de nos richesses cynégétiques et la réputation de certains départements. Cet appel à la vigilance est illustré par la carte ci-dessous, montrant les zones à risques. Ces zones sont les grands points où l’élevage représente un enjeu économique et sanitaire important. A la veille des fêtes de fin d’année, la prévention est de mise, notamment.
Conséquences et incidences
Suite à cet évènement, un arrêté ministériel est paru aux alentours du 25 octobre. Cet arrêté, malgré la suspension de la chasse par le confinement existant aura un impact sur l’utilisation et le transport des appelants pour la chasse au gibier d’eau ainsi que sur les lâchers de gibier. Afin de comprendre ces conséquences il faut se référer à l’arrêté paru en 2016, il définit les ZRP « zones à risque particulier » (qui sont les zones humides). À compter de ce vendredi 6 novembre, les mesures de prévention suivantes sont rendues obligatoires dans l’ensemble des départements classés en niveau « élevé » et dans les zones à risque particulier (ZRP) :
- claustration ou protection des élevages de volailles par un filet avec réduction des parcours extérieurs pour les animaux ;
- interdiction de rassemblement d’oiseaux (exemples : concours, foires ou expositions) ;
- interdiction de faire participer des oiseaux originaires de ces départements à des rassemblements organisés dans le reste du territoire ; « la consommation de viande, foie gras et œufs ne présente aucun risque pour l’homme. »
- le transport et l’utilisation des appelants pour la chasse au gibier d’eau sont interdits (article 8 de l’arrêté de 2016)
- pour le transport et le lâcher de gibiers à plumes. « Lorsque le niveau de risque est « modéré » dans une ou des zones à risque particulier correspondant soit au lieu d’origine du gibier soit au lieu du lâcher, le transport et le lâcher du gibier à plumes sont interdits dans ces zones. Toutefois le transit par les grands axes routiers et sans rupture de charge est autorisé lorsque des mesures de biosécurité sont mises en œuvre » (article 10).
Voici donc le lien concernant l’arrêté de 2016 sur lequel il faut se référer concernant les interdictions : https://www.chasseurdefrance.com/wp-content/uploads/2020/10/Arre%CC%82te%CC%81-du-16-mars-2016-relatif-aux-niveaux-du-risque-e%CC%81pizootique.pdf
Ainsi que le lien de l’arrêté paru le 23 octobre : https://www.chasseurdefrance.com/wp-content/uploads/2020/10/Arrete%CC%81-du-23-octobre-2020.pdf
Tout ceci aura des conséquences, notamment pour la filière gibier qui souffre déjà des confinements mis en place. Il est important de souligner qu’il s’agit de prévention face à un virus hautement pathogène, aucun cas de H5N8 n’est à déclarer aujourd’hui sur le territoire national. Ces mesures servent à prévenir le monde agricole pouvant être victime de ce virus.
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