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Une fois de plus la LPO fait arrêter la chasse du Tétras Lyre dans les Hautes Alpes.

Peu de chasseurs ont eu le privilège de côtoyer et encore moins de prélever cet oiseau, dit «emblématique» de nos montagnes.

De qui s’agit-il ? Quel est son statut de conservation ? Quelles sont les menaces ? Qui s’investit dans sa conservation ?

Voici quelques réponses.

Qui est donc ce fameux «Tétras Lyre» parfois appelé «Petit Tétras» (Lyrurus Tetrix (Linnaeus 1758), Black Grouse) ?

Le tétras lyre mâle possède un plumage noir bleuté. Ses ailes sont brun-noir avec une petite barre blanche. Le dessous des ailes et de la queue est blanc. La queue se termine en forme de lyre d’où le nom. Au dessus de l’œil, une caroncule (crête) rouge très développée au printemps, surmonte un bec court. Comme chez le faisan commun, un dimorphisme sexuel est présent,la femelle étant brune roussâtre barrée de noir. Sa taille est de 60 cm pour un poids d’environ 1kg. Sa longévité est de 6 ans maximum.

     

Bien présent dans les Alpes et dans les Carpates, les effectifs les plus nombreux se rencontrent dans le nord de la Grande Bretagne (Écosse), en Scandinavie et dans le nord la Russie (Sibérie). Son habitat de prédilection est la taïga et en montagne, les forêts de conifères avec clairières et tourbières, à la limite supérieure des arbres (c’est la zone des rhododendrons, des myrtilles et des alpages). On le rencontre entre 1400 et 2300 mètres d’altitude (700m dans les Vosges et les Ardennes). En hiver, il se protège du froid en s’enterrant dans la neige. L’été, il dort perché dans des arbres. Au printemps les mâles se livrent à des parades sur les places de chant. Les femelles nichent au sol (une dizaine d’œufs par couvée).

Quels en sont les effectifs actuels en France et quel est son statut de conservation UICN?

Les effectifs seraient d’environ 20 à 25 000 adultes suivant la reproduction de l’année précédente. Les comptages par les chasseurs ont lieu tous les ans au printemps (comptage au chant) et en été, à l’aide de chiens d’arrêts pour mesurer la réussite de la reproduction. Le statut mondial de conservation selon UICN est LC, préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition est faible) . En France le statut est passé de LC en 2008 à NT en 2016 (espèce proche du seuil des espèces menacées ou qui pourrait être menacée si des mesures de conservation spécifiques n’étaient pas prises).

Les menaces.

Les prédateurs su tétras-lyre sont le renard (le loup?), les sangliers, les martres, les fouines et autres mustélidés, les rapaces. Leur régulation est peu effective ou impossible (hormis en ce qui concerne le sanglier), et de plus en plus contestée, toujours par les mêmes…Viennent ensuite le réchauffement climatique, la déprise de l’agriculture de montagne et particulièrement de l’élevage. Les alpages sont abandonnés (grandement à cause des prédations dues au loup…) et la forêt gagne, les milieux se ferment et ne sont plus favorables. Le développement des activités de tourisme estival, randonnée ou trail et hivernal , ski de randonnée, hors piste et raquettes, les chiens non tenus en laisse qui sont maintenant légion, perturbent et dérangent l’espèce en permanence quelle que soit la saison. Les collisions avec les câbles, EDF ou de remontées mécaniques sont aussi une cause non négligeable de mortalité.

La chasse. Les prélèvements représentent environ 6 à 8% du nombre des coqs présents à l’ouverture. Ce qui demeure compatible avec le maintien des effectifs. Localement, la chasse des coqs peut affecter l’équilibre du rapport des sexes mais, à court terme, aucune incidence sur le succès de la reproduction n’a pu être décelée. (source OFB) Et bien souvent les quotas ne sont pas atteints…

Qui s’investit dans des actions de terrain ?

Toutes les fédérations de chasse concernées avec le soutien des institutionnels, départements, régions (cf lien en bas de page). Des actions sont entreprises chaque année par les fédérations de chasse dans le domaine de la restauration des milieux avec, à la clé, des budgets non négligeables. Pour exemples le broyage de nombreux hectares de rhododendrons, la coupe de massifs de vernes (aulnes verts), la création de clairières…souvent effectués par des chasseurs bénévoles avec leur matériel et à leur frais. Les fédérations, parfois en partenariat avec d’autres fédérations (randonnée, vtt…) investissent aussi dans la prévention et l’information des usagers de la montagne (randonneurs, trailers, skieurs, véttetistes…).

Des partenariats ont été également noués avec les fédérations des alpagistes et les propriétaires forestiers, concernant le maintien des milieux et les méthodes d’exploitations.

Des stations de ski ont mis en place des dispositifs de visualisation des câbles des remontées et effectué des campagnes d’information auprès de leurs clients concernant particulièrement le ski hors piste et la randonnée raquette.

Dans le même temps la LPO forme plusieurs bénévoles adhérents sur les diagnostics d’habitats d’hivernage et de reproduction (source LPO)…Lesquels sont parfaitement connus et depuis longtemps des chasseurs locaux !


Perspectives

L‘espèce n’est pas en voie de disparition comme le font croire, à tort, certaines associations comme la LPO, mais doit faire l’objet de dispositions particulières pour sa conservation . Ce qui est le cas : en France seul le coq dit « maillé »est chassable, soumis à plan de chasse et marquage (prélèvements limités). La poule est totalement protégée. La chasse du tétras-lyre est autorisée dans 7 des 9 départements où il est présent ; elle est interdite dans les départements du Var et des Ardennes. La chasse peut être ouverte du 3ème dimanche de septembre au 11 novembre (art. R224-5 du Code Rural), mais la réglementation diffère selon les départements (source OFB) soit 2 mois au maximum.

Dès lors pourquoi la LPO attaque t-elle systématiquement les arrêtés préfectoraux autorisant cette chasse ultra confidentielle ? Pourquoi ne pas s’inspirer de ce qui s’est fait en Belgique ou des réintroductions ont eu lieu pour soutenir des effectifs en déclins (en l’absence de chasse) au lieu de dépenser autant de temps et d’argent en procédure ? Et pourquoi ne pas s’investir sur le terrain? Mystère….

Sources FDCI et FDC05, OFB, UICN, LPO

Pour en savoir plus sur les actions concrètes mises en place: auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/essentiel_patly_2017_2022_juin2019.pdf

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