La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
Billet d’humeur retentissant de Willy Schraen !
- Julien Barraquand
- juillet 31, 2018
Willy Schraen le président de la fédération départementale des chasseurs vient mettre le doigt sur le sujet délicat des antis tout. Il nommera son billet d’humeur, « le combat d’une vie »
Le combat d’une vie !
Dans le contexte actuel, extrêmement clivant, qui oppose violemment les groupuscules des antis tout aux ruraux, nous sommes nombreux à nous poser des questions sur la nature de notre passion pour la chasse, et plus largement pour la ruralité.
J’ai 48 ans, et jamais je n’aurais pu imaginer devoir justifier de mes choix de vie vis-à-vis de la nature et de la chasse.
Les diverses formes de racisme à notre égard ne font que s’accroître chaque jour, d’autant plus que le stade de l’opposition passive semble maintenant dépassé.
Il y a toujours eu des gens qui ne chassaient pas, qui ne mangeaient pas de viande ou qui sanctuarisaient la nature et le monde animal, mais aujourd’hui, on veut transformer ces doctrines en tribunaux populaires de l’espèce humaine.
« Plus aucun utilisateur de la nature qui ne soit à l’abri de ce genre de calomnies et d’attaques. »
Le combat s’est donc enclenché naturellement entre ces deux idéologies, ces deux modes de vie, ces deux conceptions de l’existence.
Du côté des utilisateurs raisonnés de la nature, nous n’étions pas préparés à devoir livrer un tel combat.
Nombreux sont ceux de notre camp théorique, qui doivent aujourd’hui se poser de douloureuses questions existentielles. Je pense en particulier aux pêcheurs qui ont toujours pensé que la possibilité de remettre à l’eau les poissons les mettait à l’abri de la souffrance animale et de ses dictats.
Depuis quelques semaines un nouveau cap a été franchi. Les images accusatrices se multiplient tentant de mettre en exergue l’asphyxie des poissons qu’on arrache à leur milieu naturel.
N’oublions pas non plus la souffrance du ver de terre sur son hameçon ou du vif sur son trident, et la boucle globale de la pêche sera bouclée. Il fallait pourtant s’y attendre… Depuis que Paris a ouvert la voie, les demandes d’interdiction de la pêche dans les grandes villes vont se multiplier.
Tout je vous dis, tout sera jugé !
Et les choses vont encore monter en puissance, parce qu’il n’y a plus aucun utilisateur de la nature qui ne soit à l’abri de ce genre de calomnies et d’attaques.
Toutes les utilisations de la nature, toutes les présences humaines, tout sans exception sera jugé! Des éleveurs de bêtes à viande traités comme des tortionnaires sadiques, aux ramasseurs de champignons, aux promeneurs, aux skieurs, aux vététistes, aux cavaliers, aux dirigeants de cirque et de zoo, aux propriétaires de canari, de chien, de chat , de lapin nain, aux cueilleurs d’herbes… Tout je vous dis, tout sera jugé! Plus rien ni personne ne sera à l’abri.
La moindre relation entre l’homme et la nature ou l’homme et l’animal devra disparaître, pour une société moderne et juste, remplie de cloche de verre et d’interdits! Une société moderne et juste qui en fait cache au fond d’elle, une profonde et véritable détestation de l’homme.
Ce conflit devient malsain, et il me fait penser chaque jour un peu plus à une nouvelle guerre psychologique, qui n’a rien à envier aux anciennes guerres de religion qui ravagèrent les rangs des hommes et des idées pendant des siècles. Penser autrement que ces nouveaux dictateurs verts, devient dangereux et insupportable pour leurs propres consciences. La nouvelle vision des grands penseurs est en route, et elle dépasse de très loin le cercle cynégétique.
Elle arrive comme un boulet de canon et risque de tout emporter si nous les chasseurs, premiers remparts de défense d’une relation saine de l’homme à son milieu, nous ne tenons pas bon !
« La manipulation populiste est grande, et la majorité des gens y entre avec certitude et motivation, sans se rendre compte que demain ce seront eux qui seront jugés et détruits.»
La stratégie de ces fous pour y arriver se révèle parfaitement rodée. Par petite touche, appuyée par des images chocs et des sons explicites, ce cancer psychologique avance à petits pas, mais avance chaque jour un peu plus. Comme ces khmers verts le disent régulièrement, ils ont le temps pour eux. De plus, ils ont l’argent des consciences coupables faciles à faire cracher au bassinet, à travers toutes ces donations contre nature que pratiquent les grandes entreprises pour s’acheter la paix médiatique à court terme.
La manipulation populiste est grande, et la majorité des gens y entre avec certitude et motivation, sans se rendre compte que demain ce seront eux qui seront jugés et détruits. L’exemple du cirque est un bon exemple. Si demain vous n’avez plus de cirque, comment justifier la détention d’un animal personnel quel qu’il soit. Sa détention sera toujours analysée comme un avilissement du monde animal. Le chien, le chat, le cheval, et tous les animaux qu’on peut détenir chez soi, seront soumis au même traitement, tout comme les zoos! C’est d’ailleurs l’aboutissement idéologique que recherchent ces nouveaux gourous des temps modernes. Culpabiliser les gens sur leurs pratiques alimentaires ou sociales, leur faire voir la mort qui rend mal à l’aise, et enfoncer le clou en ramenant tout cela sur les principes écologiques d’un nouvel ordre mondial, voilà la stratégie minoritaire qui tente de s’imposer à chacun d’entre nous.
Et ça n’arrête jamais ! Quand ce n’est pas FNE qui rabâche sur les ondes le poids de carbone que demande la production d’un kilo de bœuf ou d’un œuf de poule pour nous expliquer qu’il faut devenir « végan » pour sauver la planète, c’est Sea Shepherd France qui offre 10 000€ pour avoir des informations sur la mort d’un phoque sur la plage du Touquet! Mais on va où nom d’un chien ?! On met du fric sur la table pour trouver un serial killer de phoque, mais quand un violeur ou un tueur en série agit autour de nous, ces gens-là ne sortent pas un rond! Je vous le redis toute cette idéologie qui tend à vouloir couper l’homme de son milieu est une détestation de l’humain. Défendre les phoques c’est bien, mais que faisons-nous des hommes? C’est vrai que c’est à la mode au cœur d’un dîner de bobos d’annoncer qu’on se bat pour la sauvegarde des poules, des pigeons, des lapins, des taupes ou de n’importe quoi, du moment que la cause soit issue du monde animal et que l’animal soit joli, car bien sûr pour le rat d’égout, les poux et les cafards, il y a beaucoup moins de vocations!
« Nous sommes d’ailleurs de plus en plus nombreux à valoir moins qu’un phoque, qu’un loup, qu’un ours, qu’un cerf ou disons-le qu’un animal en général ! »
Nous sommes d’ailleurs de plus en plus nombreux à valoir moins qu’un phoque, qu’un loup, qu’un ours, qu’un cerf ou disons-le qu’un animal en général! Et au milieu de tout cela, que font nos politiques? Pour beaucoup trop d’entre eux, ils subissent, ils courbent l’échine, ils réfléchissent à leur prochain mandat, ils annulent les manifestations cynégétiques ou animales à tour de bras, ils interdissent les cirques dans leurs villes, bref, ils contribuent du mieux qu’ils le peuvent au dérèglement de notre société ! Tout le monde se barre devant le lobby des culpabilités et des peurs humaines, et surtout beaucoup de nos élus préfèrent oublier leurs convictions pour durer sur la longueur. C’est pour la sauvegarde des caméléons qu’ils devraient se battre, ils en connaissent un rayon !
Bien sûr, c’est la révolution technologique des réseaux sociaux qui a donné ces moyens inespérés à cette bande de fous. A l’évidence la tyrannie des images et des sons a balayé celles des idées et des paroles. Brassens avait chanté en son temps : » Au village sans prétention, j’ai mauvaise réputation ! « . Tout a bien changé, et nul besoin de passer au café des commères pour détruire les réputations. Une bonne image choc et détournée fera le travail bien mieux que la déesse aux cents bouches.
En ce qui nous concerne c’est très clair, le statut de chasseur devient aujourd’hui un argument d’exclusion régulier, comme la religion ou la couleur de la peau. C’est du racisme anti-chasse et anti-chasseurs : la « cynégétophobie ». J’en veux pour preuve les innombrables insultes et menaces à mon égard qui s’accumulent sur les réseaux sociaux, et entrent de plus en plus souvent sans timbre dans la boîte aux lettres de ma maison. Si on m’avait dit un jour qu’on en arriverait là…
Bien sûr, nous sommes nombreux, organisés et mus par le positivisme de notre magnifique cuture, mais la pression augmente chaque jour un peu plus. Pression d’entrave à la chasse dans l’Oise, mais dans bien d’autres endroits en France, et sur tous nos modes de chasse. Pression sur les plus jeunes, quand nos enfants n’osent plus dire en classe que leurs parents sont chasseurs, aux vues des commentaires de certains enseignants et de l’humiliation qui suit dans la cour de l’école. Enfin, pression en général d’une société qui se veut de plus en plus unique dans sa façon de penser et d’agir, rejetant les différences dans la haine et la violence. C’est bien ce monde-là que nous avons laissé se construire depuis plusieurs décennies, dans l’indifférence de nos rangs qui n’ont pas compris ce qui se passait!
Briser les jeunes vocations et la filiation.
Le monde rural a sûrement eu le tort de se cacher un peu trop, mais aussi de ne pas avoir su structurer sa doctrine de vie, comme on transmet un héritage précieux qui ne doit jamais disparaître. Chez les ruraux, pas de haine, pas de détestation, pas de volonté prosélyte d’imposer sa manière de vivre ! Et c’est bien là toute la différence avec les haineux et les rageux de tous bords! Quand je voyais il y a quelques semaines cette gamine de 4 ans sur le net, qui faisait l’apologie du véganisme, en répétant mots pour mots la doctrine parentale sans la comprendre, mais avec une conviction larmoyante qui a dû demander beaucoup de travail, je me dis que chaque œuvre d’endoctrinement de la jeune génération devrait être lourdement sanctionnée. Il n’y pas de différence entre un enfant qui tient sa kalachnikov du haut de ses 8 ans, et cette gosse qui angoisse les consciences des plus fragiles d’entre nous en expliquant qu’on mange la cuisse de Bambi le jour de noël. C’est le même travail de destruction de la personnalité des enfants, mais pour les antis tout, la fin ne doit reculer devant aucun moyen.
« Je me souviens de ma fierté de porter le gibier que mon grand-père avait tué. »
A titre personnel, j’ai laissé le choix à mes enfants, et je ne leur ai jamais imposé la chasse comme une partie fondamentale de leur éducation. Mes trois fils ont eu le choix de leur passion, tout en ayant tous goûtés à la mienne bien sûr, mais sans doctrine et sans contrainte psychologique. Pour ma part, J’ai fait le choix de la ruralité dans mes plus jeunes années, comme on fait un choix de vie, mais on ne m’a rien imposé. Aussi loin que je me rappelle, la chasse et la ruralité sont les deux principes qui ont façonnés ma personnalité et mon existence. La nature, je l’ai découverte avec les gamins de mon âge, au sein même de mon village. Les arcs, les frondes, les pièges, les filets…
Voilà comment je me suis forgé seul mon approche humaine de la nature. Et la passion est venue, comme quand on rencontre son premier amour de jeunesse et que l’on n’oubliera jamais. Je me souviens de ces veilles d’ouverture, où à l’âge de 6 ou 7 ans je ne trouvais déjà plus le sommeil. Je me souviens de ces parties de pêche dans le marais audomarois qui finissaient par la dégustation de nos poissons ! Je me souviens de nos chasses aux grives et merles quand nous longions les haies d’aubépine pendant des heures avec frondes et arc à l’épaule. Je me souviens de ma fierté de porter le gibier que mon grand-père avait tué à l’arrêt de son légendaire chien, » Diane », et de la sangle de la vieille gibecière de chez Manufrance qui m’entaillait l’épaule, mais que jamais je n’aurais jamais posée, même pour tout l’or du monde ! Je me souviens de ces après-midi d’été ou tout le village retenait son souffle en attendant le retour des pigeons voyageurs de nos « coulonneux ». Enfin, je me souviens de mon grand père qui posait les armes de ses coqs de combats, de l’ambiance et de la passion qui régnaient dans ces gallodromes chargés d’histoire et de traditions !
J’en ai tellement de ces souvenirs pleins d’émotions au fond de ma tête, et je sais que ce sont ces expériences qui ont lentement dessinées ma personnalité, mon ADN et l’ensemble de mes choix de vie. Comment pouvoir alors imaginer revenir en arrière ? Je ne le pourrai pas, je ne le supporterai pas ! C’est sûrement pour cela aussi que j’ai voulu entrer en politique en prenant ce poste de président national, car je n’aurais pas supporté que la chasse se meure par laxisme ou par immobilisme. Mais en dehors de notre volonté, plane sur nous aujourd’hui l’ombre noire politique et sa démesure doctrinaire, que certains partis incarnent parfaitement chez nous, mais aussi dans d’autres pays européens. Il y a quelques semaines, la Pologne a vécu un épisode dramatique pour la chasse et la ruralité. Une coalition politique avec les écologistes a vu les clés de la chasse comme celles de l’écologie être remises dans les mains d’une minorité dangereuse qui n’en demandait pas tant ! Les décisions commencent à tomber et elles seront plus violentes les unes que les autres. Toutes les pratiques d’entraînement sur gibier ont été supprimées. Au nom des supposées souffrances gratuites, du stress et du dérangement, on ne peut plus s’entraîner à la chasse. Finis les fields et les concours avec les chiens. Ils ont également interdit à tous les mineurs de pratiquer ou d’accompagner la chasse, s’assurant de briser les jeunes vocations et la filiation. Et la dernière proposition qui s’annonce, devrait être l’interdiction de chasser à moins de 500 mètres des routes et des habitions! La chasse se définit aujourd’hui en Pologne comme quelque chose en sursis, à l’image des bouilleurs de cru !
Impossible chez nous me dites-vous ? Eh bien, si nous n’y prenons pas garde, si nous n’assumons pas notre rôle de premiers défenseurs d’un ordre sain des choses, si nous ne sommes pas soudés et solidaires, c’est possible de voir de telles choses arriver en France dans les années qui viennent.
« Ne faisons par l’erreur de ne pas regarder dans les yeux les gens qui veulent nous détruire. »
La force minoritaire de quelques politiques sans racines et sans âmes arrivant à imposer une action générale, par le simple jeu des accords politiques contre nature, ça peut arriver! Ne détournons pas notre regard de cet holocauste idéologique des temps modernes, et imaginons la probabilité que cela se produise chez nous. Les années électives qui viendront ne seront plus jamais anodines pour les ruraux, et vous aurez à faire perpétuellement un choix entre votre ADN de vie et vos clivages politiques plus personnels.
« Unis sur le dénominateur commun de notre chère ruralité, nous sommes invincibles. »
Rien n’est perdu, mais ne faisons par l’erreur de ne pas regarder dans les yeux les gens qui veulent nous détruire. Seuls nous sommes faibles, mais unis sur le dénominateur commun de notre chère ruralité, nous sommes invincibles. Et n’oublions pas non plus nos soutiens politiques qui sont encore nombreux et pas des moindres, et qui assument leurs choix sociétaux contre vents et marées! Une qualité rare de nos jours…
Et puis trop c’est trop! Faire chier les gens tous les jours sur ce qu’ils mangent, sur ce qu’ils pensent, sur ce qu’ils font, finira par produire un effet inverse qui remettra la valeur de chaque chose à sa place. Mais en attendant la fin de l’inquisition écologique et celle du règne de la terreur, assumons nous tels que nous sommes, développons collectivement une stratégie offensive, et surtout ne lâchons plus rien sur nos identités et nos valeurs !
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