La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
Chasseurs et éleveurs des Alpes-Maritimes claquent la porte du comité loup.
- Denis Plat
- mai 13, 2021
La FDSEA et la FDC des Alpes-Maritimes ont décidé de quitter le comité loup et de ne pas assister à la réunion qui devait se dérouler le 7 mai sous l’égide du préfet et appellent à une vraie régulation du prédateur.
Les éleveurs sont scandalisés par l’inaction des services de l’État.
Les éleveurs sont excédés et appellent à une véritable régulation de ce prédateur qui fait des ravages. La FDSEA déclare : « Nous ne pouvons plus accepter la situation vécue par les éleveurs de notre département face à la prédation des loups. Nous ne voulons plus cautionner, par notre participation au comité loup, l’effondrement du cheptel de brebis mères dans le département et le non-renouvellement des générations d’éleveurs qui conduisent leur troupeau en extensif. »
Le nombre de brebis mères a tellement reculé en 15 ans que cela remet en question la pérennité de l’élevage dans ce département. Les éleveurs et bergers dénoncent aussi les paroles non suivies d’effet à propos de chiens de protection. Ceux-ci sont à l’origine de nombreux incidents avec les promeneurs et les randonneurs mais les éleveurs se retrouvent seuls au tribunal pour assumer ces incidents malgré les promesses du préfet. De surcroit, des agents de la brigade loup qui devaient venir dans le département ne sont toujours pas arrivés. Des problèmes de correspondance de TGV probablement…
« Les loups ont tué 10 % de nos moutons en deux mois. »
Cette situation n’est hélas pas particulière aux Alpes Maritimes ; dans le Var aussi, les éleveurs n’en peuvent plus comme le prouve ce témoignage de Christian et Guillaume Menut à La Verdière. « C’est à devenir fou ! Notre bergère a encore retrouvé onze brebis au tapis le 25 février 2021, sur le site de Ginasservis à une quinzaine de kilomètres du siège de l’exploitation. Elle était encore très choquée quand elle nous a appelés. » Au total, les loups ont attaqué le troupeau de l’exploitation à sept reprises depuis la mi-décembre 2020, tuant 120 brebis et agneaux soit 10% du cheptel.
La solidarité des chasseurs.
Le président de la FDC 06 a lui aussi décidé de ne plus participer aux réunions de ce comité, emboitant le pas de celui de Haute-Savoie qui avait pris cette décision en mars. Le président Caujolle a diffusé un communiqué expliquant les raisons de son geste. Il ne veut plus cautionner les ravages causés par le prédateur sur les élevages et sur la faune sauvage. Il souligne que le loup coûte annuellement 40 millions d’euros aux contribuables en indemnisation et mesures de protection. Coût auquel il faut ajouter les 500 000 euros de dépense de fonctionnement, de suivi de l’espèce et de la brigade loup.
Ces retraits du comité loup font suite à la circulaire du 5 février 2021 de la FNC, signée par le président Schraen dans laquelle il invitait « les chasseurs à se retirer du dispositif d’intervention et du dossier loup, tel que conçu par l’administration. » (Voir le lien vers la circulaire en bas de page).
Le loup, symbole d’un affrontement politique.
Le retour du loup en France, qu’il soit naturel ou non, pose de tels problèmes que l’on a du mal à croire que l’inactivité de l’État dans ce domaine soit involontaire. L’élevage extensif est la première victime, ce n’est pas un hasard. La grande faune sauvage paie aussi un lourd tribut, ce n’est pas un hasard non plus. Au fil des déclarations des uns et des autres il devient évident que le loup est l’instrument d’une politique de ré-ensauvagement de notre pays. Il servira à faire disparaître l’élevage et le grand gibier, ce qui videra les campagnes et les forêts des éleveurs et des chasseurs, derniers obstacles ou presque à cette politique. N’oublions pas les déclarations de Barbara Pompili qui dit vouloir 10% du territoire national en « zones de protection fortes » d’ici à 2022. Dans ces zones « on limitera ou supprimera les pressions engendrées par les activités humaines » ! Cela était-il au programme du candidat Macron en 2017 ? Ou s’agit-il encore de décisions pour lesquelles nous n’avons pas été consultés ? Ce n’est pas comme cela que fonctionne une démocratie. Rappelons à nos dirigeants qu’ils sont au service du pays et de son peuple et non l’inverse.
Sources :
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