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Braconnage : Un chasseur d’une chasse commerciale poursuivi !
- Julien Barraquand
- juillet 2, 2016
Braconnier ou victime ? Un chasseur privé est poursuivi par la Fédération de la Nièvre
La Fédération des chasseurs de la Nièvre entend obtenir des réparations pour un braconnage de grande ampleur. L’auteur présumé se dit visé par une cabale.
« Nous nous sommes intéressés au cas de ce monsieur simplement parce que des infractions ont été commises, pas parce que nous n’apprécions pas son activité », tonne Me Éric Blanchecotte, avocat de la Fédération des chasseurs de la Nièvre.
Derrière lui, Jean-Paul Debeuret s’agite sur l’un des bancs – notoirement inconfortables – de la petite salle d’audience du tribunal de grande instance de Nevers. Cet exploitant forestier à La Collancelle et alentour pense exactement le contraire.
Peaux dans un charnier
« M. Debeuret possède 2.000 ha de terrain et organise des chasses commerciales. Comment ne pas en faire quelqu’un de détestable ? », ironise son avocat, Me Alexandre Liancier. « Je suis de la Nièvre. Je sais ces choses-là. Voilà pourquoi on le poursuit. »
Officiellement, son client de 64 ans comparaît pour des entorses au plan de chasse, notamment des animaux tués et non bagués. Jean-Paul Debeuret estime que l’enquête menée par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) à la demande de la fédération et à la suite d’une « dénonciation anonyme » est viciée. « Il a été placé sous surveillance durant toute la campagne de chasse 2011-2012 », détaille Me Alexandre Liancier. « L’ONCFS, avec la bienveillance de la fédération, a collecté des éléments tous plus subjectifs les uns que les autres. »
Par exemple, les agents de l’ONCFS auraient pris à plusieurs reprises des photos de peaux de chevreuils non déclarés comme morts à la fédération dans un charnier se trouvant sur une propriété de Jean-Paul Debeuret. Me Alexandre Liancier considère qu’il y a eu soit violation de domicile, car les enquêteurs doivent être accompagnés d’un gendarme pour une telle opération, soit rédaction d’un procès-verbal mensonger. Il soupçonne les enquêteurs d’avoir repris, sans le mentionner comme tel, des pièces fournies par un ancien employé de son client en froid avec ce dernier.
« Et quand bien même ce ne serait pas ça, s’ils ont pu accéder jusqu’au charnier, cela veut dire que tout le monde le peut et rien ne prouve que c’est M. Debeuret qui a déposé ces peaux », plaide l’avocat. « Ce sont des contestations de mauvaise foi », estime Me Éric Blanchecotte, avant de répéter qu’« il n’y a aucune action de la fédération contre la chasse commerciale, aucune ! »
« Une manne pour elle »
« C’est même une manne pour elle », ajoute-il. « Cela représente des personnes supplémentaires qui versent des droits de chasse. Cependant, ce n’est pas parce que l’on paie plus que l’on peut tuer plus. Il y a des règles et M. Debeuret a manifestement triché. Des comportements comme le sien nuisent à la gestion des populations de gibiers et ruineront l’activité de chasse dans la Nièvre. »
Ce pourquoi la fédération réclame 25.000 € en réparation de son préjudice. Jean-Paul Debeuret « en a marre d’être pris pour un Parisien qui ne veut que faire de l’argent ».
Pour une procédure « abusive et vexatoire », il demande lui aussi 25.000 € à la fédération. Le tribunal de grande instance de Nevers rendra sa décision le 31 août.
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