La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
Des vautours attaquent une vache vivante !
- Denis Plat
- juin 10, 2020
Nous avons tous vu des images dAfrique où des vautours s’abattent par dizaines sur un cadavre d’animal dans la brousse. Et bien c’est ce qui vient de se passer à Saugues dans la Haute-Loire, près du Puy en Velay.
L’animal était sur le point de mettre bas et les vautours en ont profité. Ce sont d’abord quelques oiseaux puis une centaine qui sont venus dépouiller la carcasse de la vache qu’ils venaient de tuer.
Selon un témoignage recueilli par France Bleu « Les gardes chasse ont conseillé aux éleveurs de ne rien faire et du coup d’une dizaine de vautours, il y en a eu cinquante, puis une centaine au fil de la semaine. C’est très impressionnant« , témoigne Guillaume Avinin, le secrétaire général des JA43.
Ces vautours viendraient du parc des Cévennes où ils ont été été réintroduits dans les années 70.
Au début du XXème siècle, le vautour fauve s’est éteint de la plus grande partie de la France méridionale qui jadis était fréquentée par l’espèce des Pyrénées aux Alpes en passant par les Cévennes et les Alpilles. Seule subsistait au début des années 1950, une soixantaine de couples de vautours fauves dans les Pyrénées-Atlantiques. Après son inscription sur la liste des espèces protégées en France puis la mise en place des premières opérations de soutien alimentaire, le vautour fauve a regagné peu à peu du terrain dans les années 70, dans les Pyrénées. C’est alors qu’au sud et à l’est du Massif Central, les premiers programmes de réintroduction de l’espèce ont débuté. La France a été pionnière en matière de réintroduction de grands rapaces et notamment du vautour fauve. Entre 1981 et 2006, pas moins de cinq programmes ont été conduits dans le sud de l’hexagone. Le premier projet concernait les Grands Causses (Aveyron, Lozère) et permettait la libération des premiers oiseaux en 1981 dans les gorges de la Jonte. Ce projet est né de l’initiative de quelques passionnés et membres du Fond d’Intervention pour les Rapaces (FIR : aujourd’hui Mission Rapaces de la LPO), puis de la collaboration du Parc National des Cévennes.
Le vautour est reconnu par les éleveurs comme un équarrisseur naturel hors pair et économique. Il se nourrit essentiellement de cadavres d’animaux domestiques. Aussi est-il très dépendant de l’activité pastorale, même s’il peut tirer parti de la faune sauvage, à la faveur des mortalités hivernales par exemple. Mais des soupçons ont commencé à peser sur lui dans les années 2005 quant à sa capacité à s’attaquer non plus à des cadavres mais à des animaux vivants. L’élément déclencheur a été la situation en Espagne. De grandes quantités de cadavres de bétail domestique (provenant notamment de porcheries industrielles) étaient laissées à disposition des quelque 26 000 couples de vautours qui vivaient sur ce territoire. Ces charniers, appelés muladares, n’avaient pas de base réglementaire aux yeux de l’Europe. En 2005, l’application stricte des consignes communautaires par plusieurs provinces espagnoles a privé soudainement les oiseaux de ressource alimentaire qui ont alors commencé à s’en prendre à des animaux vivants.
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