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Enchères pour palombières et cols à Iraty.

Les enchères traditionnelles pour palombières et cols ont eu lieu ces jours derniers jours dans le secteur d’Iraty.

Une source de revenus important pour les communes.

La Soule ou xiberoa en basque et ses vastes forêts est la plus sauvage des trois provinces du pays basque français ; elle est aussi un des endroits les plus réputés pour la chasse à la palombe. Les bons emplacements sont très recherchés et sont mis aux enchères. La chasse apporte 30 % de ses revenus a la commission syndicale de Soule, aussi les adjudications des cabanes et des cols de chasse qui se déroulent tous les trois ans ont-elles une importance capitale. Les prix varient d’un endroit à un autre et sont établis en fonction de plusieurs facteurs comme la facilité d’accès et les passages d’oiseaux observés. Les chasseurs ne sont pas les seuls à participer à ces enchères, des sociétés d’ornithologues sont aussi intéressées. Une vingtaine de palombières ont été louées pour un budget annuel total de 31 400 euros .

Après quelques années pauvres, il semble que les couloirs de migration soient à nouveau très fréquentés. L’année 2021 a même été une des plus fastes depuis longtemps. Il faut se rappeler de cette étude du Muséum d’histoire naturelle, récemment publiée et dont nous nous sommes fait l’écho dans ces colonnes qui nous annonce que les populations de pigeons ramier sont en forte augmentation. https://www.jaimelachasse.fr/actualites-chasse/le-declin-des-oiseaux-communs-en-france-mais-les-especes-chassees-se-portent-plutot-bien/

La palombière, un marquant culturel, une tradition vivante.

La chasse au pigeon ramier, appelée palombe, fait toujours l’objet d’une ferveur collective qui voit, aux jours des grandes migrations, un grand nombre de chasseurs rejoindre les palombières. Si le tir au vol est la technique de chasse la plus répandue, la chasse au filet ou “pantière” fait partie des nombreuses traditions du Pays Basque. Au-delà de la chasse, cette période est un grand moment de retrouvailles et de festivité très répandu au pays Basque ; beaucoup d’hommes s’accordent une période de vacances que l’on appelle « le congé de la plume« .

Il paraît que ce sont les moines de Roncevaux qui furent les initiateurs d’une technique de chasse très particulière : la chasse à la pantière.
En effet, ceux-ci avaient remarqué que, pour échapper à l’attaque de l’épervier, les vols de palombes descendaient en piqué et continuaient leur route en rase-motte pendant un bref instant. Les moines fabriquèrent des palettes de bois, peintes en blanc (karroteak) qui ressemblaient ainsi au ventre blanc de l’épervier. Les palettes étaient projetées par les lanceurs (abatariak) en direction des palombes, obligeant celles-ci à plonger vers les cols où les attendaient les rabatteurs (chataraliak) qui, à leur tour, détournaient les vols vers des filets tendus. Les filetiers (sarazainak) devaient alors dégager les oiseaux capturés le plus rapidement possible afin de repositionner le filet. Les palombières qui utilisent cette technique sont aujourd’hui moins nombreuses. Chacune d’elle est composée d’une quinzaine de chasseurs qui tiennent chacun un rôle particulier conforme à la tradition née il y a longtemps. Elles permettent aux abatariak et chataraliak d’être placés de façon idéale pour effrayer les palombes.

Chaque peuple porte une tradition, un royaume intérieur, un murmure des temps anciens et du futur. La tradition est ce qui persévère et traverse le temps, ce qui reste immuable et qui toujours peut renaître en dépit des contours mouvants, des signes de reflux et de déclin.

Dominique Venner

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