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En forêt d’Andaine, deux meutes pour un nom
- Julien Barraquand
- juillet 13, 2016
Un conflit judiciaire oppose Patrick-Louis Vuitton, maître d’équipage de la Roirie, à la fondatrice de ce dernier. L’enjeu : un droit de chasse à courre entre Bagnoles et Domfront.
La polémique
La Roirie contre la Roirie. Au coeur de la forêt d’Andaine, deux personnalités se disputent le titre d’un équipage de chasse à courre. Chacune possède une meute de chiens pour traquer le cerf. D’un côté, Patrick-Louis Vuitton. De l’autre, Jeannine Masson, qui affirme avoir été évincée (en 2014) de l’association de l’équipage de la Roirie, présidée par le descendant direct du célèbre maroquinier de luxe.
Les raisons de la brouille restent obscures. Les relations auraient tourné au vinaigre après le décès de Jean-Michel Masson (2010), ancien maître d’équipage de Patrick-Louis Vuitton. Le couple Masson était à l’origine de cet équipage fondé en 1983. Il est également le propriétaire historique des chiens avec lesquels l’association a chassé pendant dix ans en forêt d’Andaine. Une meute qui au fil des ans s’est spécialisée dans la race Black and Tan.
Devant les tribunaux
Selon Jeannine Masson, Patrick-Louis Vuitton aurait subitement « coupé les vivres » pour l’entretien des chiens dont il était le principal financeur. C’est la raison pour laquelle elle a cessé de mettre sa meute à disposition de l’association.
Une version que conteste Patrick-Louis Vuitton, qui se refuse pour autant à commenter ce qu’il définit comme étant une « affaire personnelle ». Il a, pour le compte de l’association, acquis de nouveaux chiens (des tricolores) et prévoit d’ailleurs des travaux lourds pour agrandir son nouveau chenil (Ouest-France du 26 mai).
Entre les deux parties, la bagarre se jouera devant les tribunaux. Devant le tribunal administratif, où Jeannine Masson conteste l’attestation de conformité de la meute de Patrick-Louis Vuitton, modifiée par la préfecture de l’Orne en 2014.
Mais l’action majeure est portée devant le tribunal de grande instance d’Argentan. Jeannine Masson y revendique la propriété du nom de l’équipage de la Roirie (1) auquel serait rattaché le droit de chasse de Patrick-Louis Vuitton, selon Nadine Belzidsky, avocate de la plaignante. « Si nous gagnons au tribunal administratif, il n’aura plus l’autorisation de chasser, annonce la juriste. C’est Madame Masson qui en aura le bénéfice avec l’argent qu’il a versé lors de l’adjudication. » L’affaire pourrait être plaidée à l’automne. Et sera un nouvel épisode dans le feuilleton judiciaire de Patrick-Louis Vuitton en forêt d’Andaine : son droit de chasse avait déjà été contesté, après l’adjudication de 2004, par un équipage local, finalement débouté par la cour administrative d’appel en 2007. En 2009, l’équipage avait par ailleurs été condamné pour l’intrusion de sa meute sur une propriété privée. Une peine confirmée en appel en 2013.
(1) Elle a déposé le nom d’équipage de la Roirie à l’Inpi en décembre 2014.
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