La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
L’abandon des chiens
- Julien Barraquand
- août 10, 2016
Bien que divisé par 4 en 30 ans notamment grâce à l’action de la Fondation 30 Millions d’Amis, le nombre d’animaux abandonnés reste inacceptable. Chaque année, et majoritairement à la veille des grandes vacances, des milliers chiens et chats sont brutalement privés d’amour et de soins… L’abandon d’un animal est un acte récurrent devenu tristement banal. Sévèrement puni par la loi, il est pourtant perpétré chaque année de manière anonyme, dans la plus grande indifférence.
C’est ainsi que 100 000 animaux de compagnie, subitement devenus encombrants et indésirables, sont abandonnés tous les ans, dont 60 000 pendant la période estivale. Livrés à eux-mêmes, amenés en fourrière, ils seront euthanasiés si personne ne peut les recueillir. Pour lutter contre ce fléau et faire réfléchir certains maîtres sur la fidélité et le respect qu’implique le lien qu’ils ont établi avec leur compagnon, la Fondation 30 Millions d’Amis, notamment, a placé la lutte contre l’abandon au rang de ses priorités.
Notre pays est un des leaders européens de la possession animale : 65 millions de chats, chiens, petits rongeurs, oiseaux et poissons partagent la vie des familles. Ainsi, plus de 51 % des foyers hexagonaux possèdent un animal familier.1 foyer sur 2. Mais la France « s’illustre » également en Europe par son nombre d’abandons. C’est près de 100 000 chiens et chats qui sont abandonnés chaque année dont 80 % à l’approche des vacances… Au cours des Rencontres Animal et Sociéte, la question de l’abandon a été abordée au sein des différents groupes de travail.
Un communiqué du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche de juillet 2008 indique que « la lutte contre les abandons d’animaux de compagnie figure parmi les grands enjeux de la protection animale aujourd’hui en France et l’une des meilleures façons de réduire les abandons revient à mieux informer et responsabiliser les propriétaires à l’égard de l’animal ».
Le Ministre rappelle par ailleurs les mesures décidées dans le cadre des rencontres pour renforcer les comportements responsables des détenteurs d’animaux de compagnie et éviter les abandons d’animaux de compagnie :
- Mise en place d’une nouvelle réglementation permettant de mieux encadrer et de mieux informer le consommateur sur le marché de l’animal de compagnie.
- Réactualisation et réédition du livret de responsabilisation dont l’objectif est de sensibiliser au moment de l’achat d’un animal de compagnie, le nouvel acquéreur à l’ensemble des informations indispensables à la prise en charge de l’animal.
- Information du grand public, notamment par la réalisation d’une campagne télévisuelle nationale, au cours de l’année 2009 sur le respect de l’animal.
Les associations de protection animale avaient fondées de grands espoirs mais à ce jour elles attendent toujours des mesures concrètes du gouvernement.
Un an après, ces mêmes associations redoutent les départs en vacances et l’augmentation des abandons dans des refuges qui débordent de pensionnaires et qui ne reçoivent aucune subvention publique ! Avec l’arrivée de l’été, les campagnes contre l’abandon se multiplient et les associations de protection animale se mobilisent activement afin de sensibiliser le grand public. A chacun sa façon de faire passer le message !
LA SPA
En mai dernier, la SPA décernait à la France la Palme d’or de l’abandon précisant que notre pays avait un sérieux retard en matière de respect de l’animal.
Depuis le début de la crise, la SPA fait un constat inquiétant : le nombre d’abandons d’animaux a augmenté de plus de 6 %. Les animaux pâtissent eux aussi des difficultés économiques des foyers « Le problème, c’est que rien ou presque n’est prévu pour aider ces familles ! La SPA dispose de douze dispensaires en France, où des soins vétérinaires sont délivrés gratuitement pour les personnes qui sont dans une situation financière précaire. C’est bien évidemment insuffisant. Il faudrait que le gouvernement prenne enfin au sérieux ce problème.»« Il y a beaucoup plus d’abandons, et beaucoup moins d’adoptions depuis la fin de l’année 2008 », préciseChristophe Bellanger, président du refuge de Gennevilliers. Pourtant, les portées continuent de naître, sans aucun contrôle ni régulation, et viennent grossir les rangs. « Nos refuges sont pleins à craquer, nos dispensaires où l’on propose des soins gratuits sont submergés par les demandes», s’indigne Virginie Pocq Saint-Jean, Présidente Nationale de la SPA. Elle dénonce le laxisme du gouvernement face aux animaux abandonnées et condamnés à être euthanasiés dans les fourrières financées avec l’argent du contribuable (collectivités locales)!! « C’est un comble d’aider ceux qui euthanasient les animaux plutôt que ceux qui s’en occupent. »
« Crise ou non… pas d’abandons ! » est donc le nouveau slogan de la Confédération Nationale des SPA de France.
Mais la crise n’est pas la cause principale des abandons. Souvent considérés comme des objets de consommation, les propriétaires inconscients et irresponsables se débarrassent de leurs chiens comme d’un meuble qui encombre. Virginie Pocq Saint-Jean souligne l’importance d’informer et de responsabiliser les futurs propriétaires d’animaux de compagnie. « Plutôt que d’éduquer les gens, on préfère sacrifier les animaux, s’attriste la présidente de la SPA. On n’accueille pas un chien comme on acquiert une nouvelle voiture ! Les gens doivent comprendre l’engagement que cela représente, moral et financier. En moyenne, on estime qu’un chien coûte environ 1.500 euros par an, et un chat 800 euros. Si l’on n’est pas prêt à l’assumer durant quinze ans, voire plus, il ne faut pas franchir le pas ! »
Les solutions préconisées par les sociétés de protection animale
Afin de limiter les abandons, les associations de protection animale préconisent :
– de sensibiliser dès le plus jeune âne au respect de l’animal. De nombreux moyens et structures sont susceptibles d’informer. L’école serait un partenaire pertinent. En France, « la notion de respect de l’animal » est inscrite dans les programmes scolaires à la fois sur le plan scientifique et sur le plan éthique. Mais ces messages globaux n’ont souvent pas les effets escomptés car la perception de l’animal est très diverse selon les enfants. Elle peut varier selon leur âge, leur culture, la présence ou non d’un animal dans la famille…etc;
– d’éduquer et de responsabiliser tout futur possesseur d’animaux de compagnie. L’adoption d’un animal est un véritable engagement à la fois moral et financier. Une évaluation des contraintes et des responsabilités liées à la possession d’un animal doit être effectuée de manière convenable avant toute adoption ;
– de « couper les robinets » du juteux marché de l’animal de compagnie (marchés noirs) et durcir la législation. « Les animaux de compagnie participent au fonctionnement d’une économie et ne sont pas reconnus, n’ont aucun statut. Sur le modèle de l’écotaxe, on pourrait imaginer que le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, mette en place une « animal-taxe ». Sur chaque animal ou produit animalier vendu (laisse, collier, etc.), ou chaque acte vétérinaire, 50 centimes pourraient être reversés à un organisme chargé de réguler ce marché, et de s’occuper des animaux à l’abandon. Comme nous le faisons aujourd’hui… grâce aux dons » précise Virginie Pocq Saint-Jean;
– d’informer sur les peines encourues en cas d’abandons, de sanctionner les actes d’abandonssur la voie publique;
– de faire des campagnes de sensibilisation pour encourager la stérilisation et ainsi contrôler la reproduction (les portées de chiots et de chatons font augmenter de plus de 40 %, en pleine période estivale, le cheptel des animaux recueillis en refuges).
– de favoriser l’adoption dans les refuges plutôt que l’achat dans des élevages
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