La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
Le golfeur anti-chasse fait quand même tuer les sangliers…
- Denis Plat
- décembre 3, 2021
Ce golfeur a beau être anti-chasse, il y a des limites à ses convictions. Propriétaire d’un golf « écolo », il a dû faire appel aux lieutenants de louveterie pour protéger ses précieux greens. Les balles du lieutenant de louveterie sont-elles moins offensantes aux convictions de cet écolo de pacotille que celle d’un chasseur ? Pas sûr que les sangliers fassent la différence.
Le golf « pastoral de la Charantonne »
Le golf n’est pas en odeur de sainteté chez les écolo. On estime, en effet, que 9,5 milliards de litres d’eau seraient utilisés chaque jour dans le monde pour arroser les pelouses de golfs : presque autant que ce que boit l’ensemble de l’humanité. En France, d’après une étude de l’AGREF – association des Green-Keepers Français, un seul parcours de golf nécessite autant d’eau qu’une ville de 7 000 habitants par an, soit 15 millions de litres par jour. Le Wordwatch Institute estime ainsi que 18 kg de pesticides sont utilisés par hectare et par an, en moyenne : à comparer aux 2,5 kg par hectare et par an pour l’agriculture.
Le golf pastoral de la Charantonne dans l’Eure se veut lui écolo et respectueux de l’environnement. Il revendique une faible consommation d’eau, peu de pesticides et utilise ds poneys pour tondre. Son propriétaire est Richard Neill, golfeur passionné est aussi un ancien bénévole des « Amis de la terre ». Il s’agit d’une organisation environnementale qui milite pour une transition vers ce que l’organisation appelle des “sociétés soutenables”, c’est-à-dire un système où « chaque être humain puisse satisfaire ses besoins fondamentaux sans compromettre les besoins des générations futures. » C’est beau comme du Rimbaud ! Le golf doit faire partie des besoins fondamentaux des individus…
Cruel dilemme pour le golfeur écolo
Depuis quelque temps, les sangliers qui prolifèrent dans cette zone ravagent le parcours chaque nuit. Évidemment, le terrain est interdit à la chasse, il est donc très accueillant pour ces charmants mammifères. Les convictions anti-chasse de Richard Neill font qu’il ne veut pas faire appel aux chasseurs locaux. Mais ce golfeur impénitent, en a assez des dégâts. Alors il s’est adressé aux lieutenants de louveterie. Ceux-ci viennent la nuit et tirent quelques animaux. Ce qui n’empêche pas les animaux de revenir. Les soucis de ce golf ne nous intéressent pas vraiment mais ils révèlent deux choses importantes.
Dans un premier temps que les zones de non-chasse sont de plus en plus importantes dans notre pays et les sangliers y prolifèrent. Ceux-ci causent des dégâts que les chasseurs indemnisent. Ici par exemple, les sangliers se cantonnent sur le golf de la Charantonne qui appartient à un anti-chasse ; ils causent des dégâts sur le golf et aux alentours mais ce sont les méchants chasseurs qui paient l’addition. Exactement comme avec les cerfs de Luc Besson. L’article du Parisien qui relate ces faits n’oublie pas de dire que ces dégâts ont lieu depuis l’ouverture de la chasse. Sous-entendu, ce sont les chasseurs qui contraignent les sangliers à venir trouver refuge ici…
Lire aussi : Dégâts de sangliers, la loi va-t-elle changer ? Les chasseurs ne veulent plus payer.
Dans un second temps, le cas de ce propriétaire de golf montre bien que les convictions peuvent être à géométrie variable. Dans les dîners en ville et autour d’un verre avec des amis tout aussi politiquement corrects que soi, il est facile de « flinguer » du chasseur, de les moquer, de les mépriser. Pensez donc, ils tuent des animaux ! Par contre quand le monde réel vous rattrape et que votre joujou est mis en danger par des sangliers, alors là, plus question de conviction, d’amour des animaux, de compassion, de bienveillance. On tire à vue. De nuit, à la thermique. Il y a quand même des choses importantes, des « besoins fondamentaux ». Le golf en est un apparement.
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