Le système Rigaux décortiqué

Cette étude du système Rigaux nous a été envoyée par Oscar Hibou que nous remercions de ce travail.

Le système de Pierre Rigaux c’est d’abord une association déclarée le 02/08/2020 en préfecture de l’Oise. L’un des avantages d’une association est de ne pas être plafonnée en terme de revenus. La micro entreprise est inadaptée étant donné les montants en jeu. Pour collecter ses revenus, il possède une cagnotte Tipee depuis 2018. C’est une plateforme de financement collaboratif pour artistes et créateurs. Tipee prend une commission de 8 %, le reste va au détenteur du compte. Il existe 3 manières de financer un tipeur : sur abonnement, versement volontaire ou à chaque publication. 

Par ailleurs, il faut noter que c’est un chiffre d’affaires et non une rémunération. De ce chiffre d’affaires, il convient donc de déduire les différents frais de matériel, de déplacement, etc… Cependant, on peut penser que les différents frais de son activité sont marginaux. On n’achète le matériel de prise de vue qu’une fois. Il est relativement peu onéreux et, d’autre part, il se déplace assez peu.

Monsieur Rigaux se présentant comme auteur. Il convient d’ajouter ses autres revenus : vente de livres, participations à des émissions radios, etc…

Quelle est la méthode utilisée ? 

La méthode Rigaux est un savant mélange de provocation, de victimisation et d’appels masqués au harcèlement contre des chasseurs choisis par lui sur les réseaux sociaux. Jusqu’à récemment, Rigaux prétendait qu’il déposait des plaintes suite à divers actes qu’il aurait subi . Nous nous rappelons tous du renard mort soi-disant déposé sur sa voiture par des « méchants chasseurs »… Ceci permettait de jouer les victimes et de faire des appels aux dons. Cependant, suite aux demandes insistantes, y compris de ses soutiens, de publier les récépissés de dépôts de plainte, la source semble s’être tarie. A notre connaissance, aucune plainte n’a jamais débouché sur un procès limitant donc l’effet de victimisation à long terme. On peut même se demander s’il y a jamais eu dépôt de plainte.

Actuellement, le système d’une simplicité enfantine est parfaitement rôdé : 

1^ère étape : « Une source anonyme » lui transmet quelques informations ou il se sert directement dans les vidéos que les chasseurs déposent eux-mêmes sur les réseaux sociaux. Il se rend parfois sur place pour une courte introduction.  Plus rarement, il présente lui-même un sujet à travers une analyse très superficielle. Les éléments sont souvent à portée de clic (disponibles sur le site internet de l’éleveur ciblé ou des chasseurs par exemple).

2^ème étape : les chasseurs, mis en cause, réagissent parfois de manière excessive. 

3^ème étape : il publie les insultes collectées et appelle aux dons pour le soutenir.

Combien gagne Pierre Rigaux et comment se finance-t-il ?

L’analyse des données collectées montre les gains suivants : 43 150€ en 2021 et 56 143 € depuis le 17 septembre 2020.

On comprend donc pourquoi, avec de tels revenus, Rigaux s’attaque tant à la chasse. Il a trouvé un filon pour bien gagner sa vie sans rien faire.  Il faut souligner qu’avec un revenu mensuel moyen de 3 595,83€ en 2021 (auxquels il faut retirer les 8% prélevés par Tipee, soit un revenu retenu de 3 308,16€), Rigaux figure parmi les 14% les mieux rémunérés en France (source : observatoire des inégalités). Bien loin de la majorité des chasseurs. La chasse est un loisir populaire. Nos rangs comptent plus d’un tiers (38% ) d’ouvriers ou employés. 64 % des chasseurs ne font pas partie de la catégorie socio-professionnelle « cadre et professions libérales » à hauts revenus (enquête BIPE).

La part du financement récurrent, représenté par le montant du 1^er de chaque mois, passe de 69% le 1^er octobre 2020 à 81,7% le 1^er décembre 2021 (+ 18,41%).

Par ailleurs, le don moyen par contributeur est, lui aussi en augmentation, passant de 7,2€ à 10,21€ le 31/12/2021 (+ 41%) .

Le mois le plus rémunérateur de l’année est décembre 2021, avec un gain de 5 706€.

Que lui rapporte la publication des insultes et vidéos ?

Plusieurs actions de sa part sont révélatrices. Le 8 juillet 2021, il diffuse une vidéo sur un élevage de lièvres vue par 23 800 personnes. Puis le 11 juillet, il met en ligne les menaces dont il a été victime après une vidéo sur un élevage de canards. Dans l’intervalle, le nombre de contributeurs passe de 417 le 8 juillet à 479 le 31 juillet (+14,8% en 3 semaines !). 

Sur ce même mois de juillet 2021, le nombre de contributeurs « réguliers », c’est-à-dire relevés le 1^er du mois contribuent au financement à 93,8% à 72,6% début août 2021.

Un autre exemple. Le 4 janvier 2021 il diffuse une vidéo « obtenue par un lanceur d’alerte » (du vrai travail de naturaliste, on vous dit…). On y voit un ferme sur sanglier, présenté comme une « chasse à l’épieu « . 174 000 personnes verront cette vidéo assez macabre (pourquoi la diffuser sur les réseaux ?). Le nombre de contributeurs est alors de 380 personnes. En fin de mois, il est de 433 (+14 %).

Le montant des gains augmente, dans la même période de 43 %

En décembre 2021, « l’enquête » de 10 minutes réalisée sur le col de Sare à la frontière franco-espagnole et dont le sujet est la chasse des migrateurs joue son rôle à plein. Il se contente de filmer à leur insu des chasseurs en action. Il ajoute juste une brève introduction. Différents médias nationaux reprendront pourtant ce document. Ce qui lui permet de réaliser son meilleur mois. Le gain moyen, juste avant la diffusion est de 479€ par jour. Le 15 décembre, lorsqu’il en parle pour la dernière fois, le gain moyen est de 535 €, soit 11,69% en plus !

Il est par ailleurs curieux de constater qu’à partir du 22 décembre, les contributeurs sont les plus nombreux de l’année ! De 550 à 559 contributeurs pour un don moyen de 9,82€ sur cette dernière semaine de l’année. Au moins, la fin de l’année n’aura pas été compliquée pour tous…

Quel est son véritable travail ? 

Essentiellement, du partage de contenus, si l’on relève son activité depuis septembre 2021 !

Son activité de « naturaliste » est la suivante : 

• Le 9 janvier 2022, il nous informe de sa participation à une conférence sur le loup. Il est d’ailleurs mécontent que la presse ait tronqué son discours .
• Le 29 décembre 2021, il rediffuse un reportage fait en 2020 sur un élevage .
• Ce mois-ci, il exploite largement le reportage sur le col du Sare.
• Le 14 novembre, il nous informe avoir parlé du putois sur une radio locale.
• Le 18 septembre, il passe sur BFM TV.
• Début septembre, il diffuse des vidéos de huttiers filmés à leur insu en baie de Somme.

Dans le même temps, nous avons droit à plusieurs partages de vidéos (contestables !) de chasseurs :  

• 6 vidéos de chasseurs, soit une tous les 15 jours en moyenne pendant la période de chasse
• 16 copies d’écran d’insultes
• 8 « contributions anonymes » prises sur des pages Facebook de chasse.

Ces partages nous permettent de vérifier que le travail de Rigaux n’est, en aucun cas, la création de contenu et encore moins un travail de naturaliste de terrain. Tout au plus pourrait-on le qualifier de « Youtubeur anti-chasse » si tant est que l’on considère ce partage de contenu comme une création (on parle essentiellement de copié-collé d’insultes, de re-diffusion de vidéos créées par d’autres, n’est-ce pas ?).

Quelles conclusions faut-il en tirer ? 

Monsieur Rigaux vit de l’anti chasse et il en vit bien, grâce à un modèle bien huilé et un quelques contributeurs. On parle de 559 contributeurs. Maximum atteint… le 31/12/2021. C’est beaucoup… mais peu à la fois…  La pompe à pognon, c’est nous qui l’actionnons et elle tourne à plein dès que nous lui fournissons ce qu’il recherche : vidéos scabreuses et insultes, notamment.

Il se murmure dans certains milieux qu’il a été un temps un naturaliste de terrain, un vrai, reconnu pour ses connaissances, notamment sur le putois d’Europe.  Désormais, il se contente de relayer tous les 3 à 4 jours des vidéos fournies par des « lanceurs d’alertes anonymes », épisodiquement, il se rend sur le terrain pour quelques minutes.

Son fond de commerce, c’est vous qui l’alimentez. Vous qui filmez des scènes peu présentables, partagez vos vidéos douteuses, sur un ferme de sanglier, des pratiques que vous savez contestables et contestées même dans nos rangs. Vous qui vous croyez protégés derrière le pseudo anonymat des réseaux sociaux et qui vous permettez de l’insulter en des termes parfois inadmissibles.

Soyons clairs, personne ne vous demande de déserter les réseaux sociaux. On vous demande seulement de n’y publier, même sur des groupes fermés, que des choses qui vous rendent fiers d’être chasseurs, des choses qui peuvent être vues par tous. Y compris par un public souvent non informé et hostile. Et surtout, surtout… n’insultez pas !  Cela n’avance à rien et surtout, vous avez la preuve que les insultes proférées envers nos contradicteurs leur permettent de vivre confortablement.

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