La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
Les étrangers ne pourront plus chasser les bouquetins du Valais.
- Denis Plat
- septembre 1, 2020
Les autorités du Valais (Suisse) viennent de décider d’interdire la chasse du bouquetin des Alpes aux étrangers. Ils se privent ainsi de l’argent que cela rapportait (les plus beaux animaux coûtaient jusqu’à 20 000 euros) et montrent ainsi que les autorités françaises ne sont pas les seules à se soumettre aux diktats de l’émotion que savent si bien susciter les anti-tout.
Cette décision hâtive permet aux autorités valaisannes d’éviter une votation (référendum) suite à la diffusion d’un documentaire mensonger dans lequel les anti-chasse prétendaient que « dans cette chasse aux trophées, on tue les plus beaux animaux et que donc on diminue le potentiel génétique de l’espèce ».
Comme d’habitude les arguments des anti chasse sont « un peu légers » voire complètement faux.
On ne chasse pas les bouquetins les plus beaux mais les plus bouquetins les plus vieux ! C’est à dire les bouquetins de plus de 11 ans (ils vont rarement au-delà de 13 ans) qui ont donc eu largement le temps d’être de bons reproducteurs. Les animaux les plus âgés sont exclus du rut par les plus jeunes. Les arguments des anti-chasse sont encore une fois faux puisque ces animaux ne se reproduisent plus, le « potentiel génétique de l’espèce » n’est donc nullement menacé !
Ces bouquetins continueront néanmoins d’être chassés par les chasseurs locaux qui ont un quota de 544 bouquetins chaque année dans le canton pour une population d’environ 17 000 individus dans toute la Suisse.
Le bouquetin en France.
En France, le bouquetin est présent dans toutes les Alpes avec une population estimée de 9000 individus et il n’est pas chassé.
Malheureusement dans certains secteurs comme le Bargy, ces animaux sont atteints de brucellose. Cette maladie était considérée comme éradiquée en France depuis 2003. Mais au printemps 2012, les autorités ont été confrontées à l’apparition soudaine d’un foyer de brucellose dans un cheptel bovin du Grand-Bornand, qui s’est avéré être à l’origine d’une transmission de la brucellose à au moins deux jeunes garçons de cette même commune. Il s’agissait du premier cas d’élevage infecté en France depuis une dizaine d’années. Les études poussées de l’ONCFS et des autorités sanitaires ont permis de déterminer que la maladie avait pour origine les bouquetins du massif du Bargy qui l’avaient transmise aux vaches du secteur.
Depuis cette constatation il a été décidé d’organiser des abattages sélectifs ou massifs de bouquetins. En l’espace de 8 ans, près de 500 animaux ont été abattus. Malgré ces mesures, les prélèvements réalisés en 2014 montrent que la maladie n’a pas progressé ni régressé sur l’ensemble de la population mais qu’elle s’est fortement aggravée chez les bouquetins de moins de 5 ans.
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