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Dans l’Oise, des chasseurs appelés en renfort pour assurer la sécurité

«Environ 200» chasseurs de l’Oise vont devenir, dans les prochaines semaines, des interlocuteurs privilégiés des autorités.

C’est «historique et inédit», se félicite Didier Martin, le préfet de l’Oise. Pour la première fois en France, une préfecture a signé, mardi, en partenariat avec la gendarmerie, une convention «Chasseurs vigilants». Les chasseurs vont ainsi «devenir les RG (Renseignements généraux, l’ancien service de renseignements de la police, NDLR) des campagnes», apprécie Guy Harlé d’Ophove, président de la fédération des chasseurs de l’Oise. Un terme qui fait sourire le préfet, conscient que la mesure peut susciter des craintes. «Les chasseurs n’auront pas plus de pouvoir que d’autres citoyens, précise Didier Martin. Nous sommes dans le même esprit que lors des conventions Voisins vigilants. Les chasseurs préviennent, les gendarmes interviennent.»

 

«Environ 200» chasseurs du département vont donc devenir, dans les prochaines semaines, des interlocuteurs privilégiés des autorités. Ils seront chargés «de faire remonter des informations, note le colonel Brémand, le patron des gendarmes de l’Oise. Cela permet de conforter le maillage territorial de la gendarmerie.» La connaissance des chasseurs de zones reculées devrait en effet permettre aux gendarmes d’avoir écho de délits liés à l’environnement, ou simplement de faits inhabituels en forêt. «Dans les lieux naturels exceptionnels de l’Oise, il se passe des choses graves, comme des atteintes à l’environnement, des véhicules volés abandonnés, du braconnage… explique Didier Martin. Ces choses-là, les chasseurs peuvent les constater. Et plus nous avons d’informations qui remontent, mieux c’est.»

 

«On ne veut pas de cow-boys»

 

Reste que si les Voisins vigilants sont de simples citoyens, les chasseurs sont quant à eux armés. Ainsi, afin d’anticiper certaines critiques, la gendarmerie a d’ores et déjà prévu une sélection «sérieuse» des chasseurs. Plusieurs journées de formation, afin de bien cadrer les missions, seront aussi organisées. «On ne veut pas de cow-boys, précise le colonel Brémand. Nous aurons rapidement une réunion avec les chasseurs afin de bien leur préciser ce que nous attendons d’eux.»

Les relations parfois tendues entre les chasseurs et les habitants peuvent tout de même faire craindre certaines incompréhensions. «J’espère surtout qu’ils ne se croiront pas autorisés à intervenir», explique Bertrand Jeandel, du parti Europe Écologie/Les Verts à Compiègne, où plusieurs altercations ont éclaté entre chasseurs et habitants ces dernières années. «Être reconnu comme des interlocuteurs valables évitera toute volonté d’intervention, rétorque Guy Harlé d’Ophove. On est souvent pris à partie, mais on a toujours gardé notre sang-froid. Et si ces gens ne sont pas contents, qu’ils restent dans les villes.»

Plutôt «bienveillant» quant au procédé, Bertrand Jeandel espère malgré tout que ce rôle de lanceur d’alerte en forêt ne restera pas l’apanage de chasseurs. «Des randonneurs ou simplement des amoureux de la forêt pourraient aussi jouer ce rôle.» Sans arme.

Source : Le PARISIEN

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