La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
L’ours des Pyrénées
- Denis Plat
- avril 13, 2020
Il y a 3 jours la presse se faisait l’écho de la mort de Cachou, descendant d’un des ours slovènes réintroduits dans les Pyrénées. Une autopsie sera effectuée pour déterminer les causes de la mort. Bien entendu, certains commencent à accuser à demi-mots les éleveurs et les chasseurs.
De plus en ces temps de confinements, on voit fleurir les pires inepties à propos de la nature qui « reprend ses droits »…
Il et bon de rappeler certaines vérités à ce propos.
Un livre paru il y a déjà quelque temps (2012) le fait très bien : la réintroduction de l’ours. L’histoire d’une manipulation. David Chétrit.
L’ours brun est une espèce menacée. Faux. on compte environ 50 000 individus en Europe et près de 250 000 dans le monde, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’ours brun ne figure pas sur la liste rouge des espèces en voie d’extinction, mais sur celle des « moindres risques ». Il faut aussi noter qu’il n’y a pas d’espèce spécifique d’ours des Pyrénées.
Chasseurs et bergers seraient les principaux responsables de la mort des ours des Pyrénées. Faux. les vraies raisons de la disparition des ours sont la destruction des forêts pyrénéennes, utilisées notamment pour construire les bateaux de la marine de guerre aux 18ème siècle et exploiter les mines de fer ; la construction de barrages hydroélectriques ; le développement du tourisme d’hiver (stations de ski) et d’été (randonnées) ; le développement des échanges entre la France et l’Espagne : 97 000 véhicules franchissent la frontière chaque jour.
Les pertes des éleveurs liées aux ours sont faibles. Vrai et faux car les 1000 et quelques bêtes tuées par les ours dans l’année ne représente qu’un faible pourcentage du total mais pour un éleveur, perdre la moitié de son troupeau est énorme. De plus les indemnisations ne couvrent pas tous les dégâts qui ne se limitent pas aux ovins tués. La lactation (donc la production de fromages) est interrompue pendant plusieurs jours ; certaines brebis en gestation avortent ; les bêtes blessées doivent être euthanasiées.
Le programme de réintroduction des ours a été validé par les scientifiques. Faux. Loin de faire consensus, cette réintroduction a été vivement combattue par nombre d’entre eux qui ont noté dans un rapport les points suivants : « manque de dialogue auprès des populations locales, coordination avec l’Espagne insuffisante ; impréparation scientifique de l’opération ; intérêt scientifique du projet non démontré pour la biodiversité pyrénéenne ; mauvais choix des ours à réintroduire ; graves préjudices sur le pastoralisme dans les Pyrénées centrales ; retombées économiques insuffisantes, diffuses et difficilement quantifiables »
Les bergers peuvent éviter les attaques en restant en permanence à côté de leurs troupeaux. Vrai en théorie, sur le papier des technocrates. Il faut savoir que, très souvent, les bergers doivent avoir une deuxième activité pour arriver à boucler les fins de mois ; ils ne peuvent donc être en permanence aux côtés de leurs bêtes sauf ceux qui font du fromage et doivent être là pour la traite.
L’ours n’est pas un animal dangereux pour l’homme. Faux. Certes il n’y a pas eu d’attaques sur l’homme en France depuis longtemps mais selon les études internationales, l’ours brun est en effet 13 fois plus dangereux que son cousin polaire et 22 fois plus dangereux que l’ours noir. En témoignent les nombreuses attaques mortelles comptabilisées en Roumanie ; des cas d’attaques mortelles ont aussi été recensés en Slovénie, pays d’où sont originaires les ours réintroduits.
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