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Opération séduction pour les candidats lors du congrès de la FNC

Le congrès de la FNC a permis à certains candidats à la présidentielle de venir nous présenter leur vision de la chasse. Gardons néanmoins à l’esprit que « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ». Cette analyse des propositions des candidats n’est pas à prendre comme une consigne de vote. Il s’agit seulement d’une comparaison des prises de position et des bilans des uns et des autres.

Notons l’absence de certains candidats, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon n’étaient pas invités. Nous connaissons tous leur position extrêmement hostile à l’encontre de la chasse. Fallait-il les convier quand même ? La FNC et son conseiller politique (Thierry Coste) ont jugé que ce n’était pas pertinent. Le fait de ne pas les avoir invité leur permettra de se présenter en victimes. C’est un rôle qu’ils affectionnent tout particulièrement.

Certains candidats ont été convaincants

On ne présente plus Jean Lassalle. Il a encore une fois démontré son amour et son dévouement à la ruralité. Mais Jean Lassalle n’est pas chasseur et ne maîtrise pas tous les dossiers liés à la chasse. Il est aussi assez tiède à propos des chasses traditionnelles. Les défendra-t-il réellement ou somme-nous abusés par l’accent du terroir et les envolées lyriques à propos des montagnes pyrénéennes ? Ses liens avec Le Mouvement de la Ruralité (LMR, ex-CPNT) de Eddie Puyjalon nous rassurent un peu mais le doute subsiste quant à sa volonté de défendre toutes les chasses.

Éric Zemmour non plus, n’est pas chasseur. C’est un citadin mais son attachement aux traditions et au patrimoine de la France en font un allié que nous croyons sincère. Il a compris que la défense de la chasse était aussi une défense de notre héritage et de l’identité de la France. Il a débuté son intervention avec une phrase forte.« Ceux qui attaquent la chasse sont les mêmes que ceux qui attaquent la France ». Lier chasse et France démontre que son soutien est sincère. Il a aussi eu l’honnêteté de reconnaitre son erreur à propos des chasses traditionnelles qu’il avait critiquées il y a quelques mois.

La surprise vient de Fabien Roussel, seul candidat de gauche à être présent. Il a été clair et sincère. C’est un fervent partisan de la chasse populaire. Il renoue ainsi avec une tradition du PCF qui a toujours défendu cette pratique. Les plus anciens se souviendront même d’une déclaration Georges Marchais à propos de la chasse à courre : « La chasse à courre dans certaines régions relève de la tradition. Elle fait l’objet de fêtes et de rassemblements populaires, et à ce titre, dépasse la seule pratique de la chasse. En toute conscience peut-on interdire cela ?” Il faut néanmoins prendre en compte que si Fabien Roussel arrivait au second tour, il serait obligé de faire des alliances avec les Verts et La France Insoumise. Que deviendrait alors son amour de la chasse ? Il faut noter que la salle a beaucoup applaudi Fabien Roussel, ce qui montre que la chasse est capable de rassembler les gens par delà les frontières politiques.

D’autres ont eu plus de mal

Valérie Pécresse, candidate LR est venue déclarer son soutien à la chasse et aux chasseurs. Elle a annoncé qu’elle comptait prendre des mesures en notre faveur : faire voter une loi pénalisant les entraves à la chasse, faire prendre en compte 50% de l’indemnisation des dégâts grand gibier par l’État, créer un ministère de la ruralité. Ce sont des engagements forts. N’oublions pas aussi que beaucoup de cadres importants des LR sont chasseurs : Gérard Larcher, Christian Jacob, François Baroin… Mais il y a les promesses et il y a les actes. Comment oublier qu’elle a nommé Yann Wehrling, un écologiste farouchement opposé à la chasse, à une des vice-présidences de la région Île de France ? Qui nommera-t-elle au ministère de tutelle de la chasse ? Il est légitime de se poser la question. Surtout qu’au moment où elle s’exprimait devant le congrès de la FNC, Georges Fenech, un de ses lieutenants, déclarait son hostilité à la chasse à courre sur C News.

Paul-Henry Hansen Catta représentait Marine Le Pen. C’est un chasseur, un ancien président de FDC et un vrai défenseur de notre passion. Mais sa situation était assez inconfortable. Il n’appartient plus au bureau national du parti où il a été remplacé par des gens qui ne nous aiment pas du tout comme Bruno Bilde, David Rachline et Jordan Bardella. Ces trois cadres du RN ont tous déclaré leur opposition aux chasses traditionnelles et à la vènerie. Ils relaient même les vidéos du groupuscule gauchiste AVA sur leurs comptes Twitter. N’oublions pas, non plus, les déclarations de Marine Le Pen à propos de la chasse à courre et sa proximité avec Brigitte Bardot. Certains analystes observent la montée en puissance du courant animaliste au sein de ce parti. Alors qui croire ? Paul-Henri Hansen-Catta parlait-il vraiment au nom du RN ou en son nom propre ? Quelle influence a-t-il encore au sujet de la chasse au sein du RN ?

Marc Fesneau, secrétaire d’État, représentait Emmanuel Macron. Il est venu défendre un bilan qu’il juge évidemment (…) favorable. Cela n’a pas été jugé comme tel par beaucoup des présidents présents au congrès. Il lui a été rappelé un certain nombre de faits. Nomination d’opposants à notre passion comme ministres de tutelle de la chasse : Nicolas Hulot, Barbara Pompili, Bérangère Abba. Fin des chasses traditionnelles. Pas d’avancée pour la chasse des oies. Des ministres de tutelle qui, au lieu de nous soutenir, nous attaquent à chaque occasion en prenant le parti de nos opposants. Des dossiers qui ne sont pas défendus devant les instances européennes… Bref, il n’a pas convaincu son auditoire malgré le plaidoyer de Thierry Coste en faveur du bilan de ce gouvernement.

Aux chasseurs de juger. La chasse n’est pas le seul sujet qui doit nous guider dans notre choix lors des élections mais elle est un révélateur de ce que sont réellement les candidats. Dernier point : allons voter ! L’abstention est une forme de lâcheté. C’est elle qui a permis l’élection de maires comme Pierre Hurmic (Bordeaux), Grégory Doucet (Lyon), Cédric Piolle (Grenoble), Léonore Moncond’Huy (Poitiers)… Nous devons nous prononcer et donc choisir.

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