Sans intervention de l’homme, le marais de Saint-Viaud en danger de mort

Les instances cynégétiques le savent, si un espace naturel est laissé à lui-même, petit à petit, il se refermera, évoluera, mourra. Le maire de Saint-Viaud en Loire-Atlantique tire la sonnette d’alarme concernant le marais de sa commune. L’eutrophisation du milieu et le développement d’espèces invasives pourraient le faire disparaître si l’homme n’intervient pas rapidement.

Privé d’entretien le marais de Saint-Viaud en danger

Il s’agit d’un marais de 220 hectares d’eau et de verdure. Cet espace, façonné par l’homme depuis cinq siècles, meurt petit à petit. Un éleveur se désole « Comme le marais s’effondre, il n’y a plus de réserve d’eau qui vient alimenter l’herbe d’été. Donc il n’y a plus d’herbe d’été. L’importance du marais c’était de nourrir les bêtes l’été dans ces espaces-là. Ça ne sert plus à rien ».

Laisser un marais sans la moindre intervention humaine est absurde lorsque l’on connaît l’importance et la richesse des zones humides d’un point de vue naturaliste et environnemental. Ne pas agir dans son aménagement et sa gestion entraînera la fermeture du milieu et le développement dans le temps d’une forêt de feuillus.

Un marais voué aux espèces invasives

Le marais est aujourd’hui victime d’un végétal redoutable, la jussie ! Arrivée des États-Unis, cette petite fleur jaune est le cancer des zones humides, provoquant l’eutrophisation des milieux et la mort de ces espaces. Ajoutons l’écrevisse de Louisiane et les ragondins qui eux aussi ont colonisé le lieu. Une prolifération accentuée depuis que l’entretien du marais a cessé avec la dissolution du syndicat qui s’en chargeait jusqu’en 1997, victime des lois de décentralisations. Le dernier président du syndicat s’insurge « Tous les ans il y avait une pelleteuse qui venait. On avait entre 400m et 500m de curage tous les ans ».

Le marais, joue un rôle important lors de la sécheresse ou des inondations. Mais depuis qu’il est livré à lui-même il ne joue plus son rôle, il y a deux ans lors des inondations, il n’a pas pu jouer son rôle d’éponge. Le maire de Saint-Viaud déplore, « C’est un problème national, les dossiers jussies, écrevisses, ragondins, on a les mêmes dans le Marais poitevin, en Brière, sur Grand-Lieu. Je pense qu’à un moment, il faut aussi que les pouvoirs publics s’emparent de la question et puissent donner des crédits aux chercheurs pour pouvoir trouver des solutions. »

Les solutions ? Le milieu cynégétique les connaît, la régulation d’espèces invasives est très souvent expliquée, car leur impact sur nos milieux peut être irréversible. Les acteurs du monde rural, pêcheurs, agriculteurs, chasseurs peuvent-ils s’unir pour la sauvegarde de cet espace ? Si rien n’est fait, le marais de Saint-Viaud est voué à disparaître dans moins de 10 ans.