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Le loup, une menace pour la ruralité. Paroles d’éleveur. 2/2

Voici la deuxième partie de l’entretien que Julien Fuet, éleveur ovin à Flagy, en Saône et Loire, a accordé à J’aime la Chasse. Il nous parles des attaques, de leurs conséquences et de la réaction des autorités.

Julien Fuet, éleveur

La détresse d’un éleveur.

Il nous dit sa détresse et son désarroi et nous explique ce qui s’est passé :

  • « On a eu 8 attaques en moins de 6 semaines sur des lots protégés avec clôtures et/ou chiens de protection »
  • « On se rend compte que les filets et les chiens ne sont pas efficaces mais on le sait depuis longtemps grâce à l’expérience des gens des Alpes. Ce qui ne marche pas chez eux, je ne vois pas pourquoi ça marcherait chez nous. »
  • « Si une ou des meutes s’installent dans le département, on s’interroge. Est-ce qu’on va continuer ? »

Dans les Alpes françaises ou italiennes, nombre d’éleveurs ont déjà répondu à cette question, ils ont abandonné. Certains pourraient se dire que cela tombe bien puisque la volonté de transformer 13% de notre territoire en « zones à forte protection » se heurte à la présence des paysans, des agriculteurs, des éleveurs. Le loup serait-il une manière de les dégouter et de les pousser à quitter ces zones ?

La réaction des autorités

  • « L’OFB vient mais ne fait pas d’analyses génétiques, ils disent que cela ne sert à rien car ils n’ont jamais les résultats… »
  • « Les indemnisations ça concerne l’animal mort mais les pertes économiques indirectes : 0 ; le temps de travail supplémentaire : 0 ; l’impact psychologique : 0 ; l’impact familial : 0. »

Le département (pourtant loin de la frontière italienne…) a été durement touché à deux reprises par le loup. En 2020 près de Charolles et cette année dans le secteur de Flagy. A chaque fois, les autorités ont été extrêmement réticentes à admettre que cet animal était à l’origine des attaques. Il leur a bien fallu se rendre à l’évidence après que deux photos ont été prises et ne laissent plus aucun doute. Hélas, la procédure du plan loup a été pensée par des bureaucrates et il a fallu attendre 8 semaines pour que le loup soit abattu. A partir du 20 avril dernier, 25 attaques sur les troupeaux ont causé la mort d’une centaine de brebis, le tir n’a été décidé que le 21 mai et le loup abattu le 8 juin. Imaginez le calvaire des éleveurs et de leurs bêtes pendant ce temps. Mais cette souffrance là n’émeut pas les amis du loup.

La ruralité est en danger.

Le bilan du Loup en France en 2020 (Source : DREAL Auvergne Rhône-Alpes)
• Près de 12 000 animaux tués
• Plus de 3 700 attaques de troupeaux
• 39 départements touchés
• Plus de 30M€ de dépenses publiques

L’élevage est une composante importante de cette ruralité et de la vie de nos campagnes. Depuis l’arrivée du loup au début des années 90, les éleveurs ovins, les bergers sont durement touchés par la prédation de cet animal. Les estives d’été sont parfois désertées par ceux qui y montaient depuis des générations. Les pertes s’élèvent pour l’année 2020 à 12 000 animaux d’élevage en France. Ce sont les chiffres officiels mais ils sous-estiment la prédation comme les autorités sous-estiment le nombre de loups présents en France. Pourquoi ? La politique du ministère de l’écologie est de ré-ensauvager notre pays en réintroduisant ou en favorisant le retour des grands prédateurs. Quand avons-nous été consultés à propos de cette politique conduite en catimini par des gens qui n’ont jamais été mandatés par le peuple pour cela ?

Les conséquences de cette politique sont dramatiques pour les éleveurs. Les indemnités qui leurs sont versées ne comblent pas les pertes, loin s’en faut mais sont versées par les pouvoirs publics et sortent donc de la poche des contribuables. Est-ce normal, est-ce logique, est-ce cohérent ? Non, bien entendu. Comment se fait-il que deux ministères d’un même gouvernement (agriculture et écologie) conduisent des politiques aussi contradictoires ?

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