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En Suisse, le tir des loups sera facilité dans certaines conditions.

Les loups sont toujours plus nombreux en Suisse. Plus d’une centaine d’individus et onze meutes évoluent actuellement dans le pays. L’extension des populations provoque des conflits avec les éleveurs, notamment dans les régions de montagne. Les meutes et les loups isolés pourront être tirés plus rapidement en cas de conflit avec des éleveurs

Les conséquences du refus de la loi chasse par les citadins suisses.

La révision de la loi sur la chasse a été refusée en septembre du bout des lèvres par 51,9% des Suisses. Elle entendait faciliter la régulation des effectifs de loups et ainsi rendre possible la cohabitation entre l’homme et le grand prédateur. Elle avait été massivement votée dans l’espace alpin et les petits cantons, mais les centres urbains ont voté contre. Encore une fois, ce sont les gens qui ne connaissent ni le loup ni l’élevage qui imposent leur vision et leur idéologie aux gens des campagnes qui, eux, doivent subir les conséquences de la présence du prédateur.

Les organisations d’éleveurs ont rapidement alerté les autorités à propos des conséquences de ce refus. Le Parlement a donc chargé le gouvernement de modifier les ordonnances dans les limites de la loi en vigueur. Une consultation a été lancée pour modifier certaines dispositions dans les limites de la loi chasse. La sagesse a prévalu. En conséquence, les Commissions de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie ont déposé sans opposition deux motions que le Parlement a adoptées en mars 2021. Les motions chargeaient le Conseil fédéral d’adapter l’ordonnance sur la chasse dans les limites de la loi en vigueur d’ici à la saison d’estivage, afin de rendre possible la cohabitation de l’homme, des grands prédateurs et des animaux de rente.

Quels sont les changements ?

Les loups pourront désormais être tirés si dix moutons ou chèvres ont été attaqués. Jusqu’à présent, la barre était placée à quinze. Pour les gros animaux de rente, comme les bovins, les chevaux, les lamas et les alpagas, trois attaques suffiront. Une attaque ne sera toutefois prise en compte que si une clôture ou des chiens de protection défendaient les troupeaux.

Dans les régions épargnées jusqu’à présent par le loup, le seuil de dommages sera désormais fixé à 15 animaux attaqués en un mois, contre 25 précédemment, et à 25 en quatre mois, contre 35. Une protection ne sera pas nécessaire dans ces cas.

La protection des troupeaux doit également être augmentée. Les mesures restent du ressort exclusif des détenteurs, mais ces derniers peuvent bénéficier d’aides financières de la Confédération. Elle correspondra désormais à 80% du montant.

Le Conseil fédéral précise que la volonté populaire qui s’est exprimée en septembre dernier est respectée puisqu’il n’y aura pas de tirs préventifs. « La régulation des populations de loups se limite au tir de jeunes animaux, dont seule la moitié peut être abattue. La conservation de la meute concernée est ainsi assurée et les effectifs de loups ne sont pas menacés », explique le gouvernement. Même si cette évolution est positive, il est triste de voir que le maintien de la présence des loups sur un territoire semble être un impératif alors que ce prédateur est un fléau pour l’élevage de plein air et pour la biodiversité.

Une modification qui fait consensus.

Les organisations environnementales ne vont pas s’opposer à cette modification. « Ce qui est le plus important pour nous, c’est qu’il n’y a pas de possibilité de tirer le loup tant qu’il n’y a pas de dégât avéré. C’était le point central de nos revendication, et ça a été respecté », explique Sarah Pearson-Perret, secrétaire romande de Pro-Natura.

De leur côté, si les milieux de la chasse auraient préféré la révision refusée en septembre, le président de la Société des chasseurs romands Pascal Pittet salue ce compromis. « C’est important pour accompagner l’économie alpestre », estime-t-il, en prévision d’une croissance de cette espèce de prédateur qu’il annonce « exponentielle ».

Source : https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-84233.html

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