La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
Le chevreuil, petit prince de nos campagnes
- Grégoire Porte Rédaction et Communication
- juillet 5, 2021
Il se chasse à l’approche, à l’affût, en battue et à courre. Le chevreuil, Capreolus capreolus, offre des souvenirs et des émotions extraordinaires. C’est le plus petit cervidé d’Europe où il est présent partout, sauf dans l’extrême nord. On en trouve aussi en Asie centrale et en Sibérie où il peut atteindre des tailles bien plus importantes. Il serait arrivé chez nous à la suite de grandes migrations venues du nord-est de l’Europe. Il est connu depuis longtemps sur nos territoires. Pline, un chef de cavalerie de César, passionné de chasse le mentionne fréquemment.
Présentation du petit prince
Le chevreuil est présent sur l’intégralité du territoire national. Sédentaire, il occupe plaines et forêts de France voire même les hauteurs, jusqu’à 1 500 mètres d’altitude. Le chevreuil est le plus petit cervidé d’Europe, pour le mâle, appelé « brocard », c’est environ 70 cm au garrot, 115 cm de long, pour un poids moyen de 28 kg. Pour la femelle (chevrette), les mensurations sont plus petites, 62 cm au garrot, 100 cm de long en moyenne, pour un poids de 20 kg environ. Chez le chevreuil, le dimorphisme sexuel est très marqué puisque, qu’au-delà des mensurations différentes, le brocard seul possède des bois. Ajoutons à ce dimorphisme la différence de forme au niveau de la tache blanche postérieure. La chevrette possède donc un miroir en forme de cœur, le brocard lui a un miroir en forme de haricot. Son pelage, roux vif en été, devient grisâtre en hiver.
Mode de vie et reproduction
Le chevreuil selon les saisons peut vivre seul ou en petits groupes. L’été en période de rut, le brocard vit seul et marque son territoire. L’hiver en revanche, les chevreuils se regroupent jusqu’à une dizaine d’individus sans distinction de sexe.
Le rut à lieu en été, le brocard s’impose aux chevrettes et évince les mâles qui tentent de s’introduire sur son territoire. En mai, la chevrette met bas à 1 ou 2 faons (parfois 3). La chevrette possède un atout de reproduction exceptionnel appelé ovo-implantation différée ou diapause embryonnaire. De quoi s’agit-il ? Chez le chevreuil, la période « réelle » de gestation est de cinq mois, comme pour les autres petits ruminants (Ovins, Caprins). Mais cette période est précédée d’une autre durée de cinq mois où le développement embryonnaire, qui avait débuté, a été suspendu : c’est la diapause embryonnaire préimplantatoire. La chevrette est fécondée pendant le rut de l’été, l’ovule se développe pendant une quinzaine de jours puis le développement s’interrompt pendant 5 mois pour reprendre en décembre ou janvier, ce qui permettra une naissance au meilleur moment de l’année. Le faon et sa mère bénéficieront alors de bonnes conditions climatiques et de nourriture abondante.
Les populations en France
Les populations de chevreuil se portent très bien en France. Selon l’ANCGG, la population dépasse les 1.5 millions d’individus. Les effectifs les plus abondants sont situés dans les quarts Nord-Est et Sud-Ouest du pays. Si l’animal se porte si bien, c’est grâce aux chasseurs. N’ayons pas peur de le dire, la mise en place des plans de chasse concernant l’espèce a permis une fabuleuse croissance des effectifs.
Le chevreuil commet peu de dégâts, cependant, en cas de surpopulation, il peut poser des problèmes aux forestiers. Son appétence pour les jeunes pousses peut parfois réserver de mauvaises surprises. C’est pourquoi il est important de surveiller le fameux équilibre agro-sylvo-cynégétique. Pour suivre l’évolution de l’environnement et des populations des outils de gestion, appelé indicateurs biologiques permettent de suivre les fluctuations des effectifs dans le temps.
Un gibier noble et passionnant
Le chevreuil se chasse à l’approche, à l’affût, en battue et à courre. Il est soumis à plan de chasse. En été, l’approche permet de chasser exclusivement les mâles, très généralement, les plus chétifs ou ayant des pathologies, ce que l’on appelle aussi des tirs sanitaires. Parfois, lorsqu’un territoire le permet, le prélèvement d’un « grand » mâle se fait, laissant ainsi la place à un jeune prometteur. Il est dommage que la course aux trophées conduisent parfois à des excès dans ce domaine et appauvrissent des territoires en les privant, pour des raisons commerciales, des beaux mâles reproducteurs. Le reste de l’année, il est possible de le chasser en battue ou à l’affût, ces modes de chasse permettent ainsi de réaliser le plan de chasse et d’équilibrer les effectifs. Quelque soit le mode de chasse, les émotions sont présentes et offrent des souvenirs incroyables.
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