Hubert, fils de Bertrand, duc d’Aquitaine et arrière-petit-fils de Clovis était né en l’an 656, probablement à Toulouse. Il était un seigneur célèbre dans toute la Gaule par son intelligence, sa richesse et sa grande bonté.
Il passait beaucoup de jours en Ardenne, chez son parent, Pépin de Herstal, comme lui, puissant seigneur et maire du palais des rois d’Austrasie. Chaque jour, il partait à la chasse et parcourait la forêt dont les halliers impénétrables étaient peuplés de sangliers, de cerfs, d’ours et de loups, et ne rentrait à son château qu’à la nuit. Il s’occupait à dresser ses lévriers rapides, ses énormes Matins de Tartarie et ses griffons poilus, et a affaiter les gerfauts de Meuse. Il maniait avec une dextérité égale la hache, l’épieu, le couteau et l’épée. Il servait le gibier d’une main sûre.
Un jour d’hiver, Hubert partit à cheval pour la chasse dès les premières lueurs de l’aurore. C’était le jour de la fête de la Nativité de Notre Seigneur. Le givre était épandu sur les arbres, quelques flocons de neige tombaient. Et comme il commençait à chasser, un cerf dix-cors, entièrement blanc, d’une taille extraordinaire, bondit d’un fourré et s’élança devant lui, l’entraînant dans les profondeurs de la forêt. Soudain, le cerf s’arrêta net et se retourna. Dans une vision, Hubert vit entre les bois du cerf l’image d’un Crucifix lumineux et il entendit une voix qui lui disait : «Hubert ! Hubert ! Jusqu’à quand poursuivras-tu les bêtes dans les forêts ? Jusqu’à quand cette passion te fera-t-elle oublier le salut de ton Ame ?» Hubert, saisi d’effroi, se jeta à terre et, comme Saint Paul, il interrogea la vision : « Seigneur ! Que faut-il que je fasse ? » La voix lui disait « Va donc auprès de Lambert, mon évêque, à Maëstricht et convertis-toi.» Et Hubert de répondre, avec force et enthousiasme: « Merci, ô Seigneur. Vous avez ma promesse. Je saurai me montrer digne de vous! »
Hubert tint parole. Il se rendit auprès de Lambert, son évêque, implora sa protection et l’assurait qu’il voulait consacrer le reste sa vie à Dieu. L’évêque lui donna sa bénédiction et le mit sur la voie du salut.
Hubert se retira à Andage ou Andain (Andagina ou Andaïna), dans la forêt de Champlon, où Le Seigneur s’était montré à lui dans les ramures du cerf blanc, sous la forme d’une croix lumineuse. Le bruit de sa conversion se répandit dans toute l’Ardenne. Les païens, en apprenant cela, se convertirent en masse.
Quand Lambert, évêque de Maastricht, fût massacré par des païens, le pape saint Serge appela Hubert à lui succéder. En l’année 708, Hubert établit son siège épiscopal à Liège, après avoir pris le soin d’y faire transporter les restes de saint Lambert. Dès lors, Hubert fit constamment œuvre pie, convertit de nombreux incroyants; et encouragea la charité.
Il vécut la fin de sa vie malade, souffrant d’une maladie lancinante et terrible que rien ne pouvait soulager. Quand il se sentit rapidement dépérir, il fit choix du lieu de sa sépulture ….. dans l’église qu’il avait fait construire, à Liège. « Vous creuserez ici ma tombe et y déposerez ma dépouille mortelle. » Il rendit son Ame, le vendredi 30 mai de l’an 727, à l’âge de 71 ans.
Quatre-vingt-huit ans après le décès de saint Hubert, les moines bénédictins d’Andage réclamèrent sa dépouille. Le pape ayant donné son autorisation, Valcand, évêque de Liège, ordonna de conduire à Andage la châsse magnifique, qu’avait fait ciseler Carloman Ier, pour y mettre les reliques du Saint. Cela eut lieu, en très grande pompe, en présence du très pieux Louis le Débonnaire. Cependant, dès qu’ils eurent la chasse en leur possession, les bénédictins d’Andage ne purent résister au désir de l’ouvrir. Ils y trouvèrent le corps du saint parfaitement conservé. Ils eurent alors l’excellente pensée d’en retirer l’étole de soie et d’or. Cette étole miraculeuse est tout ce qu’il nous reste de Saint-Hubert, et tint depuis lors, le monde en émerveillement.
Lors de la Révolution Française, la châsse et les restes du Saint ont mystérieusement disparus. On suppose que les moines ont voulu sauvegarder les reliques dans un endroit tenu secrète, qui ne fut jamais découvert.
Il y eut une lueur d’espoir lorsqu’en 2009-2010 la ville de Saint-Hubert entama des grands travaux d’aménagement de la Place Abbatiale devant la Basilique. On y découvrit en sous-sol des très anciennes fondations. Mais cela ne fût qu’un vain espoir, car on y trouva aucune trace de la châsse ni des reliques. Mais l’espoir de les retrouver un jour reste bien sûr vivant.
Un jour, le troisième du mois de novembre, longtemps après la mort de Saint Hubert, deux seigneurs ardennais chassaient dans la partie de la forêt voisine d’Andage. A leur grande surprise, ils ne trouvaient trace d’aucun gibier. Consternés, ils se souvinrent tout à coup qu’ils étaient sur les lieux préférés par Saint Hubert. Ils firent le voeu d’offrir au Saint le premier gibier qu’ils prendraient. Immédiatement leurs chiens lancèrent un sanglier énorme, qui entraîna meute et chasseurs jusque sous les murs même du monastère de saint Hubert. Là, le sanglier s’arrêta, sans tenir tête, comme s’il s’offrait volontairement aux chasseurs. Et tous furent dans la plus grande joie de voir une telle prise. Mais oubliant la promesse qu’ils avaient faite, les seigneurs donnèrent l’ordre d’emporter le sanglier. Celui-ci, se dressa aussitôt, comme s’il était indigné d’être soustrait à sa pieuse destination, bondit entre les chiens et disparut aux yeux des chasseurs, remplis d’épouvante et de remords.
Depuis cette époque, le jour du 3 novembre, jour de sa canonisation, est réservé à la fête de Saint-Hubert. Ce jour-là, les chasseurs prennent part à des grandes chasses organisées en l’honneur du saint. Les cors sonnent le réveil en fanfare de tous les villages des Ardennes. Le premier gibier pris est offert au Saint eu égard au grand amour de vénerie qu’il eut avant d’être sanctifié