La viande de gibier à l’honneur : avantages, défis et impact sur l’avenir de l’alimentation
Encore un néo-rural dérangé par les agriculteurs voisins.
- Denis Plat
- juin 28, 2021
En Côte d’Or, une nouvelle histoire de parisien venu s’installer à la campagne qui ne supporte pas les agriculteurs voisins. Ce néo-rural s’insurge contre le bruit des canons effaroucheurs installés pour protéger les cultures. « Pendant presque un mois, j’ai dû subir toute la journée ces explosions. De quoi devenir fou ! ». Pauvre petit chou…
Le néo-rural, cette espèce exotique envahissante…
Ce retraité de Radio France se plaint et envisage même d’alerter la préfecture s’il n’obtient pas gain de cause. « Où est la qualité de vie dans tout ça ? » s’interroge-t-il. Pense-t-il à la qualité de vie et de travail de celui qui le nourrit ? Apparemment, non.
Il fait partie de ces nouveaux habitants de nos campagnes, les néo-ruraux. Ils quittent la ville et ses nuisances en rêvant d’une campagne de carte postale et s’installent en nombre, depuis quelques années, avec leur arrogance et leurs exigences d’enfants gâtés. Les « néo-ruraux » sont-ils en train de sauver nos campagnes ou de finir de les assassiner ?
Ils partent à la campagne comme ils partent en vacances à l’autre bout du monde, aux Maldives ou en Thaïlande ; ils exigent de leur nouveau lieu de vie des « prestations » à la hauteur de leurs exigences et veulent que la population locale s’adapte à leur moindre besoin ou desiderata. Ils ne font, par contre, aucun effort pour comprendre leur environnement. D’où la multiplication des incidents qui émaillent l’actualité de ces derniers temps : tentative d’interdiction du chant de coq, volonté de bâillonner les clochers des églises, plainte contre les odeurs de fumier, dénonciation des meuglements intempestifs du bétail… Rappelez-vous cette affaire que nous avions relatée, à propos d’un éleveur dont l’installation était compromise par l’éditrice parisienne Odile Jacob qui craignait les nuisances de l’élevage à proximité de sa belle résidence. https://www.jaimelachasse.fr/actualites-chasse/politique/des-bobos-deranges-par-un-couple-dagriculteurs/
La campagne doit être conforme à leur fantasmes et à leurs rêves. C’est une forme de « néo-colonialisme » qui s’applique désormais à la Corrèze, au Limousin ou à la Côte d’Or. Ces nouveaux habitants si « cultivés » feraient bien de méditer cette phrase de Fernando Pessoa : « aussi loin qu’on aille, on n’est jamais ailleurs qu’en soi-même ».
Les agriculteurs doivent pouvoir travailler et vivre de leur travail.
Être agriculteur aujourd’hui, c’est travailler 70 heures par semaine (parfois plus) pour un revenu qui ferait fuir n’importe quel de ces CSP+ qui quittent la ville.
Nous savons tous que certains oiseaux sont une véritable calamité lors des semis de printemps ou plus tard au moment des récoltes. Les agriculteurs estiment que les moyens de lutte sont peu satisfaisants : avec l’interdiction du « Corbodor », les exploitants ne sont plus en mesure de réguler les populations de corbeaux. Comme ceux-ci ne possèdent pas de prédateurs naturels, ils pullulent et envahissent les cultures. Absence de répulsifs efficaces, effaroucheurs contraignants à l’usage et ne donnant pas toujours satisfaction, réglementation trop restrictive pour des campagnes de régulation, piégeage trop peu pratiqué ; les agriculteurs sont désarmés. Dans beaucoup de départements, les « amis des animaux » font tout pour protéger ces oiseaux et éviter qu’ils soient déclarés ESOD. Résultat, ils se multiplient et mettent les agriculteurs au bord de la crise nerfs. Ces zozos préfèrent-ils que leur nourriture soit importée de l’autre bout du monde avec un bilan carbone pire que celui d’une centrale à charbon allemande ?
Selon un sondage publié sur Terre-net et Web-agri entre le 1er et le 8 juin, 82,3 % des agriculteurs ont fait face, cette année, à des attaques d’oiseaux sur leurs cultures de printemps. Parmi eux, plus de la moitié ont été obligés d’en ressemer une partie, malgré la mise en place de différents moyens de lutte.
Si nous voulons continuer à être une grande puissance agricole, il faut arrêter d’empêcher nos paysans de travailler. La décroissance, si elle était mise en oeuvre, ne permettrait pas aux néo-ruraux de continuer à twitter sur leur I phone à propos des nuisances de l’agriculteur voisin… Sont-ils prêts à abandonner leur confort d’enfant gâté de la modernité ? Ont-ils seulement réfléchi aux conséquences de leurs exigences ?
Source : https://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/82-3-pour-100-des-agriculteurs-concernes-cette-annee-par-les-degats-d-oiseaux-217-179669.html
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